Un ado italien saisit la justice contre ses parents pour avoir le droit de se faire vacciner

Un adolescent italien s’est adressé à des avocats, car ses parents lui interdisent de se faire vacciner. En Italie, comme en France, le consentement des parents est une condition nécessaire pour que le mineur puisse recevoir une dose.
Sputnik

En Italie, où la vaccination a été ouverte aux adolescents 12 jours plus tôt qu’en France, un mineur de 17 ans a demandé de l’aide à l’Association des avocats de famille de Toscane, car ses parents sont contre sa vaccination.

Le président de l’association, l’avocat Gianni Baldini, a confirmé à Sputnik que le mineur ne peut en effet pas se faire vacciner sans l’autorisation de ses parents.

«Avant que la demande ne parvienne au tribunal, j’essaierai de parler aux parents pour qu’ils changent d’avis. Sinon, l’affaire sera transférée au tribunal de la jeunesse et un curateur spécial du parquet sera nommé», a-t-il ajouté.

Selon lui, de tels cas ne sont pas rares en Italie où la vaccination des adolescents a commencé le 3 juin. Il a précisé qu’un épisode similaire a eu lieu dans une famille de la ville d’Arezzo, où un garçon de 16 ans veut se fait vacciner alors que l’un de ses parents est favorable à la vaccination et l’autre s’y oppose.

Situation en France

En France, la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNTech des jeunes âgés de 12 à 18 ans a débuté le 15 juin. Tout comme en Italie, les deux parents doivent signer une autorisation. Cependant, si le jeune souffre d’une pathologie à très haut risque de forme grave, l’autorisation d’un seul des deux parents suffit.

Le 22 juin, le magazine Slate a publié le témoignage de Nathan, un Français de 17 ans, dont les parents ne sont pas vaccinés et ne lui permettent pas non plus de se faire vacciner. Le jeune déplore le fait que son père a «des penchants complotistes» alors que sa mère «est juste complètement perdue entre les différents arguments qu’elle peut lire».

Interrogé par le magazine sur ce sujet, un maître avocat à la cour de Paris explique qu’«en théorie» il existe une solution. Il évoque notamment l’article L1111-5 du Code de la santé publique:

«Par dérogation à l’article 371-2 du Code civil, le médecin peut se dispenser d’obtenir le consentement du ou des titulaires de l’autorité parentale sur les décisions médicales à prendre lorsque le traitement ou l’intervention s’impose pour sauvegarder la santé d’une personne mineure, dans le cas où cette dernière s’oppose expressément à la consultation du ou des titulaires de l’autorité parentale afin de garder le secret sur son état de santé. Toutefois, le médecin doit dans un premier temps s’efforcer d’obtenir le consentement du mineur à cette consultation».

Cité par Slate, l’avocat estime que même si dans les centres de vaccination «cela ne risque pas de se passer aussi simplement», mais «au nom de la sauvegarde de la santé de l’enfant – qui est le plus important, cela pourrait se défendre».

Discuter