Alors que certains États américains souhaitent assouplir leur législation en matière d’armes à feu, notamment le Texas qui va autoriser de port sans permis, les violences liées à ce type d’armement explosent.
Pas moins de 19 fusillades se sont ainsi déroulées la semaine passée, rapporte CNN citant des données du Gun Violence Archive. Au-delà des tueries de masse, dont celle de San Jose ayant fait huit morts fin mai, c’est le nombre total de morts par balles qui a explosé de 19% cette année par rapport à l’an dernier et de 38% par rapport à 2019.
Malgré les contrôles, l’apparition de nouvelles armes à feu, parfois fabriquées de manière artisanale, déroutent les autorités.
«Nous savons que des failles existent lors des salons d'armes, des failles existent concernant les ventes en ligne, l’apparition des "pistolets fantômes" [fabriqués artisanalement, ndlr] et des pistolets imprimés en 3D sont aussi un réel problème pour nous», explique ainsi à CNN Brian Lemek, directeur de The Brady Pac, association luttant contre les violences par armes à feu.
Une situation qui inquiète en haut-lieu, alors que l’administration Biden a promis de débloquer 2,1 milliards de dollars (près de 1,7 milliard d’euros) en 2022 pour juguler ce type de violences.
Insuffisant pour les maires de plusieurs métropoles américaines, depuis Los Angeles jusqu’à Seattle, qui ont envoyé une missive au gouvernement, mi-mai. Ceux-ci demandaient notamment de renforcer les contrôles d’antécédents lors de l’achat d’armes à feu. La perspective d’un été sanglant inquiète les observateurs, selon CNN, alors que le pic estival de criminalité n’a pas encore été atteint.
À cela s’ajoute les interrogations quant aux positionnements de la police, un peu plus d’un an après le décès de George Floyd. Les débats se succèdent en effet entre les partisans d’une police proactive, multipliant les contrôles, et ceux d’une police plus réactive. Dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, certains militants proposent même de désarmer les forces de l’ordre ou d’orienter une partie de leur budget vers d’autres secteurs, comme le préconise le slogan «Defund the police».
Le Texas à contre-courant
Tous les États américains ne penchent cependant pas pour un renforcement du contrôle des armes à feu. En atteste une nouvelle loi promulguée par le Texas en la matière. À partir du 1er septembre, le port d’arme en public et sans permis sera en effet autorisé dans cet État. Toute personne de plus de 21 ans pourra ainsi arborer une arme sans avoir à demander d’autorisation spécifique.
Approuvée par le gouverneur républicain Greg Abbott, le vote de la loi avait déclenché un tollé du côté des Démocrates. Sur Twitter, Veronica Escobar, élue texane à la Chambre des représentants, avait ainsi accusé les autorités «de trahir les victimes de la violence par armes à feu» à travers cette mesure.
Les États-Unis ne sont cependant pas les seuls à connaître une flambée de ce type de violence ces dernières années. Si la plupart des pays européens ont vu les morts par balle reculer depuis les années 2000, le cas de la Suède continue d’inquiéter. En 2020, le pays scandinave a encore vu les agressions par armes à feu augmenter de 10% sur son sol, rapportait une récente étude du Conseil suédois pour la prévention des crimes (BRA). Près de 40% des morts violentes y sont aujourd’hui liées aux armes à feu.