L’UE réagit au retrait de la Russie du traité Ciel ouvert

Pour Bruxelles, la sortie de la Russie du traité Ciel ouvert aura «un effet néfaste sur l'architecture mondiale de contrôle des armements», a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué. Selon Moscou, c’est le retrait de Washington en 2020 qui a fait s’«effondrer» le traité.
Sputnik

En qualifiant la décision de Moscou de sortir du traité Ciel ouvert de «regrettable», Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déploré ce retrait de la Russie dans un communiqué, paru ce 18 juin. Vladimir Poutine a signé le 7 juin la loi dénonçant le traité en question, qui a été négocié dans les années 90 et est entré en vigueur en 2002.

«L'annonce par Moscou de son retrait du traité Ciel ouvert est regrettable et aura un effet néfaste sur l'architecture mondiale de contrôle des armements», déclare M.Borrell dans la note.

D’après M.Borrel, le traité, dont Washington s’est d’ailleurs retiré dès 2020, vise à assurer «la transparence et la prévisibilité» et contribue à l'instauration d’«un climat de confiance» en matière de sécurité à l’échelle mondiale.

L’avenir du traité Ciel ouvert

Le chef de la diplomatie européenne informe par ailleurs que les États parties du traité, au nombre de 31 après le retrait de Moscou qui entraîne également celui de Minsk, «réfléchiront» à l’avenir du traité Ciel ouvert. Il a fait savoir qu’«un retour de tous» à leurs engagements dans le cadre du traité renforcerait «la sécurité et la stabilité européennes et mondiales».

«L'Union européenne examinera les implications que cette décision peut avoir pour sa propre sécurité et pour celle de nos partenaires.»

«L'effondrement du traité»

La sortie, 20 ans après sa ratification, de Moscou de ce traité est un deuxième coup dur porté au document international. Si la Russie s’est décidée à un tel geste, c’est parce qu’en 2020 les États-Unis, l’un des pays dont la ratification a rendu le traité valide, l'avaient quitté.

D'après un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères paru ce 18 juin, la sortie de Washington a rendu «l'effondrement» du traité inévitable.

«Ce pas a gravement bouleversé l'équilibre des intérêts, des droits et des obligations des États participants. Nous avons proposé des solutions concrètes aux problèmes qui sont apparus, mais les membres occidentaux du traité n’ont pas fait preuve de volonté pour les résoudre», précise la note.

«Toute la responsabilité de l'effondrement du traité incombe aux États-Unis.»

L’ancien Président américain Donald Trump a retiré son pays du traité en novembre 2020 en pointant de prétendues violations des modalités du document de la part de la Russie que cette dernière refuse de reconnaître comme telles.

Le traité Ciel ouvert octroie aux États signataires le droit de survoler le territoire des pays parties pour surveiller leurs activités militaires et réglemente la réalisation de ces vols de surveillance. Fin 2020, le traité comptait 33 États parties.

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