Erdogan dénonce l’«aveuglement» de l’UE et frappe à nouveau à sa porte

Alors que les relations entre Ankara et Bruxelles sont tendues, le Président turc a déclaré que l’adhésion de son pays à l’UE restait toujours son objectif et a prôné l’importance de cette étape pour les Vingt-Sept.
Sputnik

La Turquie ne cesse de frapper à la porte de l'Union européenne. Alors que leurs relations ont connu des jours meilleurs, Recep Tayyip Erdogan semble toujours déterminé à rejoindre les rangs des Vingt-Sept, les appelant à «faire avancer le processus».

«Nous voulons enfin voir le résultat de notre lutte pour une adhésion totale à l'UE, que nous menons depuis un demi-siècle malgré toutes les injustices», a-t-il déclaré jeudi à Antalya lors du Sommet du Processus de coopération des Pays de l'Europe du Sud-Est.

«Nous souhaitons que l'UE se libère au plus vite de l'aveuglement stratégique dans lequel elle est tombée et fasse avancer le processus d’adhésion», a-t-il insisté.

Évoquant «le racisme, l'islamophobie et les idées anti-migrants en hausse dans le monde entier», qui «se transforment en un problème de sécurité nationale», le Président a prôné l’importance de cette adhésion pour Bruxelles.

«Une UE dont la Turquie n'est pas adhérente ne pourra pas atteindre son objectif de devenir un centre de puissance attrayant», a-t-il martelé.

L’adhésion est au point mort

Le processus d’adhésion de la Turquie à l'UE est au point mort depuis plusieurs années. Le pays a signé un accord d’association en 1963. Fin 1999, les Européens lui ont accordé le statut de candidat, sans préciser de date pour l'ouverture des négociations. Mi-2006 s’est ouvert le premier des 35 chapitres que comptent les négociations, mais celles-ci n’ont jusqu’ici pas abouti.
 
En décembre 2020, Recep Tayyip Erdogan a affirmé son souhait d'ouvrir «une nouvelle page» avec l’Union européenne. Trois mois plus tard, les dirigeants de l'UE ont décidé de répondre à cette volonté d'apaisement par une reprise «progressive, conditionnelle et réversible» de leur coopération avec la Turquie.
 
Or, les sujets de crispation restent encore nombreux: la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment dans le Haut-Karabakh. Une liste à laquelle s’ajoute le volet migratoire, point épineux pour Bruxelles. Ankara souhaite le renouvellement de l'accord signé en 2016 qui a permis de réduire considérablement le passage des migrants vers l'Europe depuis la Turquie en contrepartie d'une importante aide financière.

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