«Les limites de cette présidence jupitérienne apparaissent très vite à l’heure de l’instantanéité de l’information et des chaînes d’information en continu. D’une certaine manière, Macron s’est trompé d’époque. Et il en subit les conséquences», lance Alexis Lévrier devant les caméras de Sputnik.
Pour l’auteur de Jupiter et Mercure: Le pouvoir présidentiel face à la presse (éd. Les Petits Matins), la posture de monarque républicain, revendiquée avant même son élection par Emmanuel Macron, s’est révélée paradoxalement obsolète pour le chantre du «Nouveau Monde».
«On n’est plus sous Mitterrand! Il y a plus de médias. Il y a des chaînes d’informations en continu qui ont besoin d’images. Les journaux people se sont multipliés… On ne peut plus contrôler l’intime comme on le faisait sous Mitterrand.»
L’affaire Benalla et la crise des Gilets jaunes sont passées par là. Le chef de l’État a dû renoncer à la stature hiératique autrefois incarnée par le général de Gaulle ou François Mitterrand en leur temps. Pis, selon Alexis Lévrier, la posture jupitérienne assumée par Emmanuel Macron fait courir un certain «risque démocratique» dès lors qu’apparaît la «tentation d’influencer la presse».
«L’héroïsation du monarque se faisait dans la presse d’Ancien Régime et, ensuite, sous l’Empire. Lorsqu’un régime politique comme la Ve République se réclame de cette origine monarchique, le risque, c’est la tentation de la tutelle des journalistes.»