Nord Stream 2: le département d’État exige des sanctions, Biden refuse, affirme le Washington Post

Lorsque le département d’État américain a voulu imposer des sanctions contre le projet de gazoduc européen Nord Stream 2, le Président a balayé ces demandes, craignant pour les relations du pays avec l’Allemagne, affirme le Washington Post.
Sputnik

Alors que de nouvelles restrictions étaient exigées par le département d’État américain contre le groupe Nord Stream 2 AG, l’opérateur du gazoduc éponyme, et son patron Matthias Warnig, le Président Joe Biden a refusé, écrit le Washington Post. Selon le journal, soutenu par le secrétaire d'État, Antony Blinken, et ses adjointes, Wendy Sherman et Victoria Nuland, le département d’État avait recommandé une série de sanctions destinées à bloquer la construction du gazoduc, sans quelque exception que ce soit pour le groupe ou son directeur.

Toutefois, Joe Biden et de hauts responsables du Conseil de sécurité s’y sont fermement opposés, expliquant qu’une telle décision pourrait détériorer les relations avec l'Allemagne, «un allié clé qui considère les tentatives de bloquer le pipeline comme une violation de sa souveraineté», précise le journal.

Le gazoduc étant achevé à plus de 90%, les responsables de la Maison-Blanche ont considéré le projet comme un fait accompli ne valant pas la peine de mettre en péril les rapports américano-allemands, explique le Washington Post.

Pratiquement terminé

La Maison-Blanche avait précédemment constaté qu’il serait difficile d'empêcher la mise en service du gazoduc, celui-ci étant pratiquement terminé. Le 20 mai, les États-Unis ont renoncé à leurs sanctions contre Nord Stream 2 AG, affirmant que celles-ci étaient en contradiction avec leurs intérêts nationaux.

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Avec ce renoncement, Joe Biden offre un «cadeau de plusieurs milliards de dollars» à Vladimir Poutine, avait déclaré le sénateur Ted Cruz sur Fox News.

Washington a cependant imposé par la suite des restsrictions contre des entreprises russes et des navires participant aux travaux.

Début juin, Vladimir Poutine a affirmé que la construction prendrait fin cet été. Moscou a souligné à plusieurs reprises que le projet était purement économique et qu’il était avantageux pour l'Europe. Berlin soutient Moscou et rejette les restrictions unilatérales extraterritoriales des États-Unis.

Nord Stream 2

Le gazoduc sera composé de deux conduites d'une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, s’étirant à partir de la côte russe jusqu’à l'Allemagne en passant par le fond de la mer Baltique.

Entretemps, l’opérateur du gazoduc a annoncé le 10 juin que la construction de la partie maritime de la première conduite était achevée et qu’il s’occuperait maintenant de sa mise en service «en vue de remplir la conduite de gaz».

L’Ukraine et plusieurs pays européens s’opposent farouchement au projet, tout comme les États-Unis qui cherchent à vendre leur gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Union européenne. Washington impose régulièrement des sanctions. Néanmoins, les travaux se poursuivent et en sont à leur étape finale.

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