Mila «en danger de mort»: «inadmissible» pour l'archevêque de Paris

Le fait que la vie de Mila, qui a confié sur TF1 se sentir «abandonnée» et ne pas être sûre d’être en vie dans cinq ans, soit menacée est inacceptable, a estimé l'archevêque de Paris sur BFM TV.
Sputnik

Monseigneur Michel Aupetit considère le cyberharcèlement, dont est victime la jeune Mila, auteure d'une vidéo polémique sur l'islam, comme une réaction excessive. Il souligne cependant que les propos blessants n'aident pas à entamer «un dialogue constructif».

«On est entre deux choses: la liberté d’expression qui n’est pas discutable, et puis la question du respect des autres. Elle-même est en danger de mort et c’est inadmissible parce que nous on voit beaucoup de gens qui sont des réfugiés, qui se sont réfugiés chez nous parce qu’ils sont chrétiens et qu’ils sont en danger de mort chez eux. On voit bien ce qu’ils risquent», expose l'archevêque de Paris sur BFM TV-RMC.

L'avocat de la jeune femme de 18 ans a fait état d'environ 100.000 messages haineux et menaces de mort, dont les auteurs lui promettaient «de se faire ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter, avec des images de cercueil, des photomontages de décapitation, de sa tête sanguinolente».

Mila affirme de son côté se sentir constamment comme «en prison», «abandonnée par une nation fragile et lâche». Quant à son avenir, sa pensée est sombre: «Peut-être que je serai morte dans cinq ans. Je ne vais forcément pas rester en vie», lâche-t-elle dans l’émission Sept à Huit de TF1.

L'archevêque de Paris appelle à l’échange, mais souligne l'importance d’être «respectueux d’autrui».

«On peut discuter en respectant les gens, sans les enfoncer, sans les moquer. Blesser les gens ne les aide pas à entrer dans un dialogue constructif.»

Monseigneur Michel Aupetit juge que les propos de la jeune femme ont pu être offensants et comprend que ses détracteurs «soient blessés, mais ça ne veut pas dire qu’il faut réagir comme ça».

Procès renvoyé

Le procès des treize personnes, jugées à Paris pour le cyberharcèlement de Mila, a été renvoyé au 21 juin.

La jeune femme, qui vient tout juste de fêter ses 18 ans, vit sous protection policière depuis la publication d'une première vidéo en janvier 2020. Dans «Je suis le prix de votre liberté», livre à paraître le 23 juin, elle raconte son histoire.

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