Ikea condamné à un million d'euros d'amende pour l'espionnage de ses salariés en France

La justice française a condamné Ikea à une amende d'un million d'euros pour utilisation inappropriée de données personnelles des employés. Son ancien PDG, Jean-Louis Baillot, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros.
Sputnik

L’affaire qui date de 2012 prend fin. Après plus de neuf ans d’enquête et d’auditions, le tribunal de Versailles a condamné ce 15 juin Ikea France à un million d’euros d’amende pour l’espionnage de ses salariés.

L’ancien PDG de la société, Jean-Louis Baillot, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros.

Ikea France a annoncé en réaction qu’elle va étudier la décision du tribunal et réfléchir à la prise de mesures supplémentaires si nécessaire.

Le tribunal correctionnel de Versailles les a reconnus coupables de «recel de données à caractère personnel par un moyen frauduleux», mais les a condamnés à des peines moins lourdes que celles demandées par la procureur, qui les accusait de «surveillance de masse».

Procès

Le 22 mars à Versailles a été marqué par l’ouverture du procès de la société et de 15 personnes pour «collecte de données à caractère personnel dans un fichier par un moyen frauduleux», «détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel», «divulgation illégale volontaire de données à caractère personnel» et «violation du secret professionnel».

Révélée par la presse puis instruite à partir de 2012, cette affaire a mis au jour, selon l'accusation, «un système de surveillance» d'employés et de clients.

Ikea France et ses dirigeants de l'époque sont soupçonnés de s'être illégalement renseignés sur leurs antécédents judiciaires, leur train de vie ou leur patrimoine via une société «en conseil des affaires» Eirpace, qui aurait pioché ces données confidentielles dans des fichiers de police. Les parties civiles, dont de nombreux syndicats, ont demandé par la voix de leurs avocats un «jugement exemplaire» et plusieurs millions d'euros de dommages et intérêts.

Selon les termes du parquet de Versailles, le prévenu Jean-François Paris, ancien directeur de la gestion des risques, était derrière ce «système d'espionnage».

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