«Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure de suicide assisté en Suisse», écrit M.Cocq dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens.
«Il a pris un cachet; Cela a été très rapide. C'est chose faite et c'est une très bonne chose qu'il soit parti comme il le souhaitait», a déclaré à l'AFP François Lambert, un de ses proches qui est aussi avocat et neveu de Vincent Lambert, autre cause célèbre des partisans de l'euthanasie.
«C'est préférable à rester en vie dans cet état», a ajouté M.Lambert en référence aux souffrances anciennes de M.Cocq.
«Alain Cocq est décédé ce matin à 11h20. À Berne (CH), selon son désir, dans la dignité. Repose enfin en paix Alain», a précisé sur Facebook, Sophie Medjeberg, une autre proche du Dijonnais.
Atteint d’une maladie douloureuse et incurable
Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l'a conduit à vivre pendant 35 ans «en soins palliatifs», selon ses termes.
Malgré toutes ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016: cette dernière autorise «la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort» mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé «à court terme».
Lutte vaine pour l’euthanasie en France
M.Cocq avait demandé en août 2020 au Président Emmanuel Macron d'autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de «partir en paix». Face au refus du Président, il avait tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables.
Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal.