Dans la tourmente après l’évocation d’un cluster entre ses murs, l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) de Marseille n’en a pas fini avec les ennuis. L’établissement, dirigé par le professeur Didier Raoult, a en effet été perquisitionné ce 14 mai, rapporte France Bleu.
Une dizaine de policiers, accompagnés d’un procureur de la République ont investi les lieux dans la matinée, notamment le quatrième étage de l’édifice. Leur visite est liée à des soupçons de prise illégale d’intérêts et de détournements de fonds publics, selon LCI.
Un travail d’enquête qui n’a pas manqué d’interroger certains observateurs, au vu des prises de positions de Didier Raoult durant la pandémie. Sur Twitter, Florian Philippot, président des Patriotes a ainsi dénoncé une forme d’«acharnement contre ceux qui soignent», au contraire de ceux acceptant l’influence des «grands labos».
La perquisition n’a cependant «rien à voir» avec Didier Raoult, a précisé à BFM TV son avocat, Brice Grazzini. Il pourrait s’agir d’une ancienne affaire.
La chute de la maison Raoult?
Didier Raoult, promoteur du traitement à l’hydroxychloroquine contre le Covid-19, s’est retrouvé au cœur de plusieurs controverses ces dernières semaines. Dans L’Express, des employés de l’IHU Méditerranée ont ainsi affirmé que les gestes barrière n’étaient pas respectés dans l’établissement, au point qu’un cluster avait fini par s’y développer mi-mars.
Les témoignages anonymes faisaient état de sept personnes contaminées. L’une d’entre elles, traitée avec l’association hydroxychloroquine-azithromycine, aurait été placée en réanimation dans un état grave. Le professeur Raoult lui-même aurait été testé positif. L’IHU avait démenti l’information auprès de 20 Minutes.
Courant mars, Libération avait également publié une enquête révélant les montants demandés pour certaines consultations à l’IHU. Un malade atteint du Covid-19 avait évoqué des factures grimpant jusqu’à 1.264 euros pour chaque visite. Là encore, un démenti avait été opposé, le professeur Raoult spécifiant que l’établissement n’émettait aucune facture de ce type.
Les débats sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine avait fait rage lors de la première vague de l’épidémie. Le professeur Raoult avait reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques, parfois traitées avec ce remède comme le maire de Nice Christian Estrosi, mais s’était également heurté au scepticisme d’une partie de la communauté scientifique.
Une plainte contre l’épidémiologiste avait notamment été déposée auprès de l’Ordre des médecins pour avoir enfreint plusieurs articles du code de déontologie médicale, en septembre dernier.