Dans une décision publiée samedi au journal officiel, le CSA a relevé que CNews avait invité «à neuf reprises» du 10 au 28 mai la tête de liste du Rassemblement national à Paris pour les régionales.
Une heure consacrée au candidat RN
La chaîne avait déclaré n'avoir accordé que 7 minutes de temps de parole à ce candidat, alors qu'il a parlé pendant une heure au total. Et «contrairement à ce que soutient» la chaîne, le CSA estime que le candidat RN s'est exprimé «sur des thématiques majeures de la campagne électorale en vue du scrutin à venir en région Île-de-France, telles que la sécurité publique», y compris durant les séquences non comptabilisées par CNews.
Par conséquent, le temps de parole réel du candidat fait apparaitre «des déséquilibres en ce qui concerne la présentation et l'accès à l'antenne des listes en lice [...] au bénéfice de celle soutenue par le Rassemblement national».
En outre, CNews a fait part début juin au CSA de son intention «de rattraper du temps pour [cette] liste», ajoute le régulateur, qui conclut que cela ne peut qu'accroître «les déséquilibres» au détriment des autres listes.
Pluralisme politique
C'est pourquoi le Conseil supérieur de l'audiovisuel a décidé de mettre en demeure la chaîne «de se conformer, à l'avenir, aux dispositions» en matière de pluralisme politique, et notamment celles applicables pour les élections régionales, qui prévoient un «accès équitable des listes en présence».
Sollicitée par l'AFP, CNews n'a pas souhaité faire de commentaire.
Une mise en demeure constitue une sorte d'avertissement et expose CNews, en cas de récidive, à une sanction qui peut aller d'une amende à une suspension de la diffusion d'un programme, en passant par une privation temporaire de publicité.
Ce n'est pas la première fois que le régulateur de l'audiovisuel épingle la chaîne d'info du groupe Canal+, filiale du groupe Vivendi contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré.
En mars, le CSA avait infligé à CNews une amende de 200.000 euros pour «incitation à la haine» et «à la violence» après des propos de son polémiste vedette Éric Zemmour, sur les migrants mineurs isolés.