Selon une étude de l'Unicef publiée à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin, pour la première fois en 20 ans, le travail des plus jeunes a augmenté. 160 millions de mineurs ont ainsi été forcés de travailler en 2020, 8,4 millions de plus qu'il y a quatre ans.
Selon les estimations de l'Unicef, 79 millions d'entre eux effectuent des travaux dangereux, 6,5 millions de plus qu’en 2016.
Ce sont les ménages de grande taille qui sont le plus affectés, relève le Haut-Commissariat au plan (HCP), organisme chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc.
Ils travaillent en premier lieu dans le secteur de l’agriculture (70%), puis dans les services (20%) et l’industrie (10%), précise l'Unicef.
Pas de garantie
Il y a un risque à ce que tout produit transformé soit passé entre les mains d'enfants contraints de travailler. Et même les «made in France» ne donnent pas de garantie absolue, a indiqué à Europe 1 Martine Combemale, présidente de Ressources humaines sans frontières (RHSF).
Y compris dans un vélo électrique assemblé dans l'Hexagone, «la batterie au lithium provient sûrement d'une mine qui est au Congo ou ailleurs. Là, il y a du travail des enfants». Il en est de même avec les roues en caoutchouc. Le métal vient, selon Mme Combemale, «de Taïwan ou d'un autre pays où il y a du travail forcé».
Face à cette impasse, la France veut se porter candidate comme pays pionnier de la lutte contre le travail forcé et déposera à l'Onu son plan d'action en septembre prochain, annonce Europe 1.
De son côté, pour remédier au problème, l’Onu préconise entre autres «des allocations familiales universelles» et «une hausse des dépenses consacrées à une éducation de qualité», mais aussi «la promotion d’un travail décent pour les adultes».