Ce sont surtout les deux initiatives des produits phytosanitaires qui ont occupé le devant de la scène, après une campagne électorale marquée par des débats houleux entre agriculteurs.
L'initiative "pour une eau potable propre et une alimentation saine" veut conditionner l'octroi aux agriculteurs de paiements directs à un respect de mesures plus strictes pour protéger les eaux et la biodiversité. Les opposants, eux, dénoncent une initiative trop extrême et craignent qu'elle fasse chuter la production agricole en Suisse.
Quant à l’initiative "pour une Suisse libre de pesticides de synthèse", elle vise à interdire totalement l'emploi de pesticides de synthèse dans le pays, ainsi qu'à interdire l'importation de denrées alimentaires qui en contiennent. Les opposants jugent le projet "extrême" et dangereux pour l'approvisionnement de la Suisse.
Les sondages montrent un rejet des deux textes, avec un fossé entre les villes et les campagnes.
La protection de l'environnement est également au coeur de la révision de la loi sur le CO2 sur laquelle les Suisses se prononcent également dimanche.
Cette loi sur le CO2, adoptée en septembre par le Parlement, doit permettre à la Suisse de réduire d'ici 2030 ses émissions de CO2 de 50% par rapport à 1990 et de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Elle a été attaquée en référendum par un comité issu des milieux économiques qui la jugent "coûteuse et inefficace" et par certains militants pro-climat, qui l'estiment à l'inverse "superficielle".
Les Suisses se prononceront également sur la loi Covid-19 qui permettrait au gouvernement de maintenir les mesures qui ont été prises par voie d'ordonnance de nécessité face à la pandémie.
Une nette majorité de la population devrait en revanche soutenir dimanche la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme. Cette loi donne à la police les moyens d'agir plus facilement à titre préventif face à un "terroriste potentiel".
Grâce à la loi, la police pourra mieux les surveiller, limiter leurs déplacements et les obliger à participer à des entretiens. Tout ceci dès l'âge de 12 ans. A partir de 15 ans, les personnes pourront par ailleurs être assignées à résidence pendant neuf mois, moyennant l'approbation d'un tribunal.
Les bureaux de vote ferment leurs portes en milieu de journée dans la mesure où une très grande majorité d'électeurs a déjà voté par correspondance au cours de ces dernières semaines. Les résultats devraient être connus en début de soirée.
Les votations populaires offrent aux Suisses le droit de proposer une modification de la Constitution du pays. Il faut au moins 100.000 signatures valides recueillies dans un délai de 18 mois pour imposer un vote national sur une initiative populaire. À ce jour, 220 initiatives de ce type ont été soumises au vote depuis l'introduction de ce droit en 1891. Vingt-trois d'entre elles ont été approuvées, selon des médias locaux.