En Corse, une pollution en mer s'éloigne des côtes, 4t d'hydrocarbures récupérées – images

Plages fermées, pêche interdite: d'importants moyens de protection du littoral ont été déployés au large de la Corse où une pollution aux hydrocarbures continuait «actuellement à s'éloigner».
Sputnik

La pollution en mer au large de la Corse continuait dimanche à s'éloigner de la côte en dérivant vers le sud de l'île alors que près de quatre tonnes d'hydrocarbures ont déjà été récupérées sur la zone, a indiqué le 13 juin la préfecture maritime.

«La pollution se situait ce matin à une dizaine de kilomètres des côtes, plus au sud, au nord du golfe de Porto Vecchio», a indiqué à l'AFP la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée, basée à Toulon, en précisant que la pollution continuait «actuellement à s'éloigner».

Depuis le lever du soleil, les moyens maritimes sont à nouveau sur zone pour continuer le repêchage des hydrocarbures dont entre trois et quatre tonnes ont été récupérées samedi, a-t-elle souligné.

Des hélicoptères et avions ont également été dépêchés pour suivre l'évolution de la situation, repérer et localiser les nappes et réadapter le dispositif, a-t-elle ajouté en précisant que la pollution était très morcelée et nécessitait d'aller la repêcher «un peu partout».

«Une partie s'émulsionne, une autre coule et une autre est diluée, tout cela fait que l'on en voit beaucoup moins sur l'eau. On continue donc à travailler mais on est beaucoup plus confiant aujourd'hui, tout en restant prudent et vigilant», a résumé Christine Ribbe.

Plan de protection

La présence d'hydrocarbures lourds, dont la dissolution est difficile, et l'étendue des deux nappes d'hydrocarbures avaient incité les autorités françaises à déclencher samedi un plan de protection du littoral avec une action sur les côtes qui reste en partie maintenue.

«L'évolution des courants et vents, et la possibilité que des parties de la nappe se soient détachées ou soient passées en dessous de la surface et n'aient pas été repérées doivent appeler à la prudence», a justifié le préfet de Haute-Corse.

«L'accès aux plages et à la baignade des communes du sud de la Haute-Corse reste donc interdit. Une analyse de la qualité des eaux de baignade a été demandée et si les services devaient intervenir, la présence de public sur les plages rendrait plus difficile l'action», a-t-il ajouté précisant que le dispositif évoluera en fonction des résultats.

Les trois étangs (Palu, Diane et Urbino) fermés par les autorités pour les protéger de la pollution «seront rouverts dans les meilleurs délais, avec une possibilité de les refermer en trois heures si la situation venait à évoluer», a indiqué le préfet.

Pour la pêche, le représentant de l'État a levé son interdiction en Haute-Corse mais l'a maintenue en Corse-du-Sud. De même, si l'interdiction de mouillage a été levée à Sari-Solenzara, elle est toujours maintenue pour Porto-Vecchio et le sud de l'île.

Quelles origines?

Repérée vendredi lors d'un exercice militaire aérien au large de Solenzara, dans l'est de la Corse, cette pollution aux hydrocarbures, vraisemblablement due au dégazage illégal d'un navire, était arrivée très rapidement samedi jusqu'à 800 mètres des côtes de cette île prisée des touristes avant de s'éloigner.

Enquête ouverte

Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille compétent pour les affaires de pollution maritime sur le littoral méditerranéen français. Elle a été confiée à la gendarmerie maritime qui devra notamment tenter de retrouver le bateau à l'origine du dégazage sauvage.

À ce stade, trois navires présents dans une zone élargie autour de la pollution devront faire l'objet de vérifications, a indiqué à l'AFP le colonel Jean-Guillaume Remy, commandant du groupement Méditerranée.

Discuter