Algérie: les résultats des élections annoncés dans les jours à venir

Les résultats des élections législatives organisées samedi en Algérie, pour lesquelles moins d'un électeur sur trois a voté, seront annoncés dans les jours à venir, a déclaré le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Sputnik

Le pouvoir en place espère que ces élections, conjuguées à une récente vague de répression, permettront de tourner la page de deux ans de contestation dans la rue, baptisée le Hirak.

Les partisans du Hirak considèrent pour leur part que ce scrutin, pour lequel des appels au boycott avaient été lancés, va prouver l'absence de légitimité des institutions actuelles. Deux journalistes de premier plan, Khaled Drareni et Ihsane el Kadi, et l'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak, ont été arrêtés la semaine dernière avant d'être libérés samedi.

La participation samedi a été de 30,2%, la plus faible jamais enregistrée officiellement pour des élections législatives en Algérie. Des responsables l'ont néanmoins jugée "acceptable".

"Les élections se sont déroulées dans de bonnes conditions. Les électeurs ont été en mesure de voter et de choisir les candidats les plus appropriés pour servir l'Algérie", a dit Mohamed Chorfi, le président de l'ANIE, dans une allocution télévisée samedi soir.

Sur fond de difficultés économiques, le Hirak, né en 2019, a provoqué la chute du président Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans. Il a toutefois faibli en raison de l'épidémie de Covid-19 avant de reprendre en février dernier mais les autorités ont entrepris le mois dernier de réprimer les manifestations hebdomadaires de ce mouvement sans chef désigné.

Pour de nombreux Algériens, le véritable pouvoir est entre les mains des militaires et de l'appareil sécuritaire qui dominent une élite politique sclérosée.

Après la mise à l'écart d'Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune a été élu président avec une participation de 40%. Moins d'un quart des électeurs se sont ensuite rendus aux urnes en novembre dernier pour approuver sa réforme constitutionnelle.

Initialement prévues en 2022, ces élections législatives visent à élire pour cinq ans les 407 députés de l'Assemblée populaire nationale.

Face aux partis de l'ère Bouteflika et à la pléthore de candidats officiellement indépendants, les islamistes modérés croient en leurs chances de figurer en bonne place dans la future assemblée.

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