Premier au monde, le véhicule électrique d’exploration polaire de conception monégasque atterrira bientôt en Antarctique

Un véhicule électrique d’exploration décarboné au cœur de l’Antarctique? C'est l'objectif que s'est fixé le constructeur monégasque Venturi. Son directeur technique décrypte pour Sputnik le premier engin d’exploration polaire zéro émission bientôt attaché à une base scientifique en Antarctique.
Sputnik

Le premier engin électrique d’exploration polaire zéro émission, unique en son genre, a été inventé par le constructeur monégasque Venturi et sera rattaché dès décembre à une base scientifique belge en Antarctique. Les détails de ses explorations, ainsi que de cet engin électrique, qui démontrent clairement que l’électromobilité ne concerne pas que le monde de la voiture, ont été dévoilés à Sputnik par Franck Baldet, directeur technique de Venturi.

Concerné par la mission de réduire les émissions néfastes et en quête d’une solution «zéro émission», Venturi s’est engagé dans l’invention d’un véhicule propre pour les zones d’études scientifiques en Antarctique. Cette mission confiée à l’entreprise par le prince Albert II de Monaco ne date pas d’aujourd’hui.

«Tout commence en 2009, quand le prince Albert II de Monaco rentre d’un voyage en Antarctique. Le souverain y avait remarqué qu’aucune des 22 bases d’exploration qu’il avait visitées n’était dotée de véhicule décarboné. Il demande alors à Gildo Pastor, notre président, d’étudier la faisabilité de concevoir un véhicule propre à l’usage, à destination des stations de recherche scientifique», explique à Sputnik Franck Baldet, directeur technique de Venturi.
Premier au monde, le véhicule électrique d’exploration polaire de conception monégasque atterrira bientôt en Antarctique

Troisième génération

Alors que la mission se traduit dans la présentation du véhicule unique zéro émission baptisé Antarctica qui est capable d’aider les scientifiques dans leurs recherches dans les conditions difficiles de l’Antarctique, il s’agit du troisième modèle de l’engin du constructeur, amélioré.

Le tout premier projet a été dévoilé en 2010 à l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris, sur le stand Venturi. Il a alors démontré les contours d’un futur véhicule électrique à chenilles. Pourtant, aujourd’hui, 12 ans après les recherches et développements menés par le constructeur, l’Antarctica de troisième génération a des capacités bien supérieures en comparaison avec les premières versions de l’engin. Et le constructeur ne compte pas s’arrêter là.

«Antarctica est un programme au long cours. Chaque jour apporte son lot de réflexions et, donc, d’évolutions implémentées à brève ou longue échéance. Nous sommes partis d’une feuille blanche en 2010 et avons constamment progressé. L’objectif reste le même aujourd’hui: optimiser et progresser en fonction, d’une part, des évolutions technologiques et, d’autre part, du comportement du véhicule face aux conditions météorologiques de l’Antarctique», détaille l’interlocuteur de Sputnik.
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Les «secrets» techniques

L’Antarctica, avec ses banquettes longitudinales rabattables, peut embarquer d’une à six personnes, du matériel et même une seconde batterie afin de prolonger l’autonomie initiale de 50 kilomètres.

L’un des défis importants auquel le constructeur a fait face était de rendre le véhicule résistant aux basses températures, qui peuvent aller jusqu’à -70°C. Selon le directeur technique de Ventiri, la solution a été trouvée grâce à plusieurs techniques et matériaux, dont notamment certains employés par la NASA pour ses technologies spatiales.

«La partie mécanique, la batterie et l’habitacle ont suscité l’emploi de différents matériaux: du polyuréthane, de la laine de verre et de l’aérogel (un mélange à base de silice développé pour la technologie spatiale par la NASA). Ces isolants sont à la fois différents et complémentaires. Selon les zones et l’espace disponible, nous avons utilisé plusieurs couches de différents matériaux. Grâce à ces différentes couches d’isolation thermique et à un dispositif électrique de maintien à température de ses batteries, l’Antarctica peut stationner en extérieur jusqu’à -70°C», explique M.Baldet.

L’Antarctica est équipé d’un double vitrage étudié pour les températures extrêmes, avec un centimètre d’air laissé entre les deux panneaux vitrés.

Pour mettre à l’épreuve son engin avant qu’il rejoigne la station scientifique Princesse Élisabeth dans les conditions réelles de l’Antarctique, le constructeur a déjà commencé les tests.

«Nous avons "stressé" le châssis et les liaisons au sol sur différentes surfaces mais sous des températures positives. Bientôt, Antarctica passera l’épreuve du froid en chambre climatique», détaille Franck Baldet.
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