Poutine explique en quoi Biden diffère de Trump

Interrogé par NBC sur son attitude envers Joe Biden en prévision de leur rencontre, Vladimir Poutine a espéré qu’il ne ferait «pas d’actes impulsifs» et a dit toujours considérer Donald Trump comme un homme de talent.
Sputnik

Au moment où les relations entre la Russie et les États-Unis sont au plus bas, le Président russe a comparé son homologue actuel avec son prédécesseur Donald Trump dans une interview accordée à la chaîne de télévision NBC en prévision de son sommet avec M. Biden.

«Il diffère radicalement de Donald Trump car il est un homme de carrière. Il a passé pratiquement toute sa vie adulte en politique.» Joe Biden est une personne avec qui il pourrait travailler, a-t-il ajouté.

Le comparant à son prédécesseur, il a noté qu’il «est totalement différent», ce qui comporte «des avantages et des inconvénients», tout en espérant qu’il n'y aurait «pas d’actes impulsifs de la part du Président américain en exercice».

Un homme de talent

Quant à Donald Trump, il l’a qualifié d’«extraordinaire et talentueux, sinon, il ne serait pas devenu Président des États-Unis». Pour lui, c’est une personnalité brillante.

«Vous pouvez l'aimer ou non. Mais il ne vient pas de l'establishment américain. Il n'avait jamais fait partie du monde de la grande politique auparavant», a-t-il souligné.

La version complète de l’interview sera diffusée lundi 14 juin. Les deux dirigeants doivent se rencontrer à Genève le 16. Les relations bilatérales, qui sont «à un niveau extrêmement bas», comme l’a constaté Vladimir Poutine lors du récent Forum économique international de Saint-Pétersbourg, seront au cœur de l’entretien, selon lui.

En mars 2021, Biden a explicitement accusé Vladimir Poutine d’être un «tueur», en répondant à une question de la chaîne américaine ABC.

Interrogé à ce sujet par le journaliste de NBC («Êtes-vous un tueur?»), Vladimir Poutine a souri et a indiqué que lors de ses mandats, il s’était «habitué à être attaqué de tous les côtés sous toutes sortes de prétextes» et que rien ne l’étonnait. Il a souligné avoir toujours agi «dans l’intérêt de son peuple» et qu’il ne se préoccupait pas des différentes étiquettes que quelqu’un essayait de lui apposer.

Poutine et ses homologues US

Donald Trump a été beaucoup critiqué pour sa prétendue sympathie envers Vladimir Poutine. Leur unique sommet a eu lieu en juillet 2018 à Helsinki. M.Trump a déclenché une vague d’indignation en refusant de se ranger du côté des agences de renseignement américaines accusant Moscou d'ingérence dans les élections de 2016: «Le président Poutine vient de dire que ce n’était pas la Russie [...] Et je ne vois pas pourquoi cela le serait».

«J’aime bien Poutine, il m’aime bien. On s’entend bien», disait-il en septembre 2020, lors d’un discours de campagne.

Pour sa part, Joe Biden a affirmé dans un entretien au New Yorker de 2014 que durant une entrevue avec Vladimir Poutine, alors Premier ministre, lors d’un voyage en Russie en 2011, il lui avait déclaré: «Je vous regarde dans les yeux et je ne pense pas que vous ayez une âme». M.Biden était vice-Président des États-Unis sous Barack Obama.

C’était apparemment une allusion aux propos de George W. Bush prononcés en 2001 à l’issue de sa première rencontre avec Poutine, lorsqu’il l’avait «regardé dans les yeux»: «J’ai pu avoir une idée de son âme: celle d’un homme profondément dévoué à son pays [...] Je le considère comme un dirigeant remarquable.»

Discuter