Ce samedi 12 juin se tient à Paris et dans de nombreuses autres villes une «Marche des Libertés», où militants politiques, syndicaux et associatifs de gauche appellent à combattre les idées de l’extrême droite. Invité à réagir sur BFM TV, le vice-président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a rappelé que son parti traitait lui aussi des questions sociales.
Interpellé sur le fait que le RN misait beaucoup sur la sécurité, au risque de délaisser d’autres thèmes, il a répondu qu’il n’avait «pas de leçon à recevoir sur ces sujets-là de la part de la gauche et notamment de la France insoumise (LFI)».
Juste avant son intervention, Éric Coquerel, député LFI et organisateur de l’événement, dénonçait une progression des idées du RN, dont les thèmes sont également repris par le gouvernement, et qui ont donné «des lois liberticides».
Vote ouvrier
Jordan Bardella a également affirmé que le RN était devenu «le premier parti ouvrier de France», une catégorie de population dont le vote est historiquement attribué à la gauche. «En réalité, beaucoup d'ouvriers qui votaient pour le Parti communiste dans les années 1990 votent aujourd'hui pour le Rassemblement national», affirme celui qui est appelé à diriger le parti après le départ de Marine Le Pen en septembre prochain.
En effet, lors des deux derniers grands scrutins nationaux, l’élection présidentielle de 2017 et les européennes de 2019, le FN (Front national)/RN a obtenu respectivement 39% (au premier tour) et 40% du vote ouvrier, plus que n’importe quel autre parti. La tendance est d’ailleurs en constante augmentation depuis 30 ans, d’après les chiffres de l’Ifop. En 1988, seuls 17% des ouvriers votaient pour le candidat du FN, pour dépasser les 30% en 2012. Leurs intentions de vote pour le RN en 2021 sont à 45%.
Attirance de la droite
Outre les ouvriers, Marine Le Pen s’attire désormais les faveurs des électeurs de droite en général, dans un contexte où Les Républicains font face à des conflits internes. D’après un sondage Elabe de début juin, le Rassemblement national a progressé de 12 points chez ces derniers, et même de 14 points chez les sympathisants des Républicains.
Le RN devra d’abord passer le test des élections régionales des 20 et 27 juin, pour lesquelles il est en tête des intentions de vote en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Bourgogne-Franche-Comté.