La synagogue de Béziers (Hérault) a été visée mercredi 9 juin par des menaces d’attentat dans une lettre adressée au «président de l’association juive», indique le maire de la ville Robert Ménard.
«Je déteste cette race de merde. Vous êtes des parasites et même le cancer de l’humanité», écrit un auteur anonyme affirmant être «très armé» et avoir acheté «deux kalachnikovs exprès pour vous, avec plusieurs munitions».
Il fait part de son intention d’aller «vider son chargeur» sur Robert Ménard, sur sa femme et ses conseillers après avoir «fait plus de carnage qu’au Bataclan», où plus de 90 morts avaient été recensés, dans la synagogue quand elle «sera bien pleine de vermine».
«De temps à autres, on reçoit des courriers d’insultes, comme toutes les communautés religieuses. Mais jamais ce genre de menaces et avec des mots aussi violents», assure à France 3 Maurice Abitbol, président de l’association culturelle juive de Béziers.
Une plainte déposée
L’association et le maire ont déposé plainte auprès du commissariat, indique France 3.
«Tout cela dit la folie des gens. Je ne peux pas laisser passer cela. Je ne peux pas, surtout dans le climat actuel de haine envers les élus. Je suis sidéré par tant de haine», déplore l’élu auprès de Midi libre.
D'après France Bleu qui cite le procureur de Béziers, une enquête a été ouverte pour «menaces de crimes contre les personnes en raison de la race, l’ethnie, la Nation ou la religion» et pour «menaces de mort contre des élus». Mais le parquet national antiterroriste «n’a pas estimé nécessaire jusqu’à présent» de s’en charger.
Un fléau répandu en France
Ces menaces interviennent alors que trois Français sur quatre (74%) considèrent que l’antisémitisme est répandu en France, selon un sondage Ipsos pour le Crif publié le 23 février. Une tendance à la hausse a été remarquée par le Sénat en 2020. Selon les chiffres publiés le 26 janvier par le ministère de l’Intérieur, les faits à caractères antisémites ont augmenté de 27% en 2019.
Dans ce contexte, un tiers (34%) des juifs de France se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse, selon une étude réalisée en janvier 2020 par l’Ifop pour Fondapol et l’American Jewish Committee. D'après l’enquête, 84% des juifs entre 18 et 24 ans assurent avoir déjà subi des actes antisémites.
C’est pourquoi une très large majorité des Français (88%) optent pour la lutte contre l’antisémitisme qui «doit être un sujet prioritaire ou important pour les pouvoirs publics», selon le sondage Ipsos pour le Crif.