Même si, dans l’Hexagone, «le niveau de protection des responsables politiques est élevé, le risque zéro n’existe pas», a soutenu l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner invité le 9 juin sur France Inter.
Cette déclaration intervient un jour après qu’Emmanuel Macron a été victime d’une gifle en pleine visite à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme. Pour le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, ce geste violent doit «au fond nous réveiller».
«Cette gifle est adressée à la fonction et touche la nation toute entière, et la force symbolique de cette gifle est extrêmement forte», a constaté M.Castaner.
Damien T., l’auteur du geste et qui doit être jugé en comparution immédiate ce 10 juin, a expliqué avoir agi «sans réfléchir» pour «exprimer son mécontentement».
«[Il ne faut pas] surdimensionner l'incident parce que tous les Présidents de la République qui vont régulièrement au contact des Français s’exposent à cela et la plupart des prédécesseurs d’Emmanuel Macron en ont été victimes. La meilleure réponse à cela c’est de ne pas changer, de ne pas s’arrêter, de ne pas dramatiser la situation, mais sans négliger la force et la violence symbolique du geste» a estimé le responsable politique.
«Bulle de sécurité» ou «aller au contact»?
L’ancien ministre de l’Intérieur a ensuite été invité à commenter les propos d’Emmanuel Macron qui, pendant la campagne présidentielle de 2017, avait affirmé qu’il fallait «aller au cœur de la bête à chaque fois, il faut prendre le risque».
«Soit vous vivez dans une bulle de sécurité, soit vous allez au contact. […] Aujourd’hui Emmanuel Macron vit aussi de cette proximité avec les Français. Il sait que s’il mettait un rempart avec la sécurité, il n’aurait pas ce dialogue. Dans les secondes qui suivent la gifle, il va immédiatement retourner au contact avec la population».
Réagissant à l’incident, le Président a évoqué des «faits isolés». D’après lui, ce sont «des individus ultraviolents» qui ne doivent pas «prendre possession du débat public».
«Besoin de faire le buzz»
Abordant la question de la responsabilité des médias dans la création d’un contexte inflammable, Christophe Castaner a jugé qu’il y avait «besoin de faire le buzz».
«Souvent, le buzz se fait par une forme de violence. La violence de la caricature, du propos, la violence peut-être médiatique, elle est aussi politique et on voit cette quête du buzz qui enlève la quête de sens.»
Dans le cadre de l’affaire de la gifle, une deuxième personne, Arthur C., a été placée en garde à vue. Il sera convoqué ultérieurement, selon le parquet. Il lui est reproché la détention illégale d'armes retrouvées à son domicile.