Poutine sur la division des peuples, l’Ukraine et l’Otan

Dans une interview accordée à la télévision russe, Vladimir Poutine est revenu sur le rapprochement de l’Otan de la Russie, le désir de l’Ukraine d’adhérer à l’Alliance et un projet de loi «inacceptable» soumis par le Président ukrainien au Parlement, tout en convenant que Moscou et Kiev avaient «de quoi parler».
Sputnik

Alors que le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a soumis au Parlement du pays un projet de loi qui définit les droits des peuples autochtones du pays, les Russes n’en faisant pas partie, Vladimir Poutine estime qu'il est erroné de diviser les populations de cette manière.

«C'est absolument inacceptable, absolument, ce n’est conforme à aucune norme du droit humanitaire international», a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne de télévision Rossiya 24.

Selon lui, l'idée de diviser les peuples de cette manière rappelle en quelque sorte la théorie et la pratique de l'Allemagne nazie.

L’Ukraine et l’Otan

Développant le sujet ukrainien, Vladimir Poutine a rappelé que la moitié des Ukrainiens ne voulaient pas que leur pays adhère à l’Otan.

«Je pense que la direction du pays ne peut pas ne pas savoir que –selon les dernières données publiées, ils sont à 50% et 50%– au moins la moitié des habitants de l'Ukraine ne veulent pas que leur pays entre au sein de l’Otan. Ce sont des gens censés», a-t-il déclaré.

Il a fait remarquer qu’il parlait sans aucune ironie.

«Pas parce que les autres sont stupides. Mais parce que ceux qui s’y opposent comprennent qu'ils ne veulent pas se retrouver sur la ligne de tir. Ils ne veulent pas devenir monnaie d’échange et chair à canon. Qui plus est, ces gens sentent apparemment qu’ils font partie de notre civilisation commune», a ajouté Vladimir Poutine.

L’élargissement de l’Otan

Il a expliqué dans ce contexte que l'élargissement de l'Otan était perçu par les Russes comme un dossier sensible du point de vue de la sécurité et a rappelé que jusqu’ici, les relations avec l'Alliance avaient été acceptables.

«En ce qui concerne l'élargissement de l'Otan et le rapprochement de ses infrastructures des frontières du pays, c’est une chose extrêmement importante pour la sécurité des Russes et de la Russie, de nos concitoyens», a noté Vladimir Poutine.

Il a rappelé que l’Alliance avait connu deux vagues d'expansion vers l'Est.

«C’était déjà le cas alors que le problème de la Crimée et l’après-coup d’État en Ukraine n’existaient pas. Les relations entre la Russie et l'Occident collectif, avec les États-Unis, étaient égales, tout à fait acceptables, c’était des relations presque de partenariat dans le bon sens du terme», a-t-il poursuivi.

Toutefois, les préoccupations de la Russie n’ont pas été prises en compte, a constaté Vladimir Poutine.

Deux pays voisins

Et aujourd’hui rien ne garantit que l'Ukraine ne soit pas admise au sein de l'Otan, a poursuivi le Président russe, soulignant que Moscou ne savait pas de quoi étaient convenus l’Occident et Kiev à ce sujet.

Vladimir Poutine a cependant ajouté qu’il avait des dossiers à évoquer avec Volodymyr Zelensky.

«Bien sûr que nous avons toujours de quoi parler. Nous sommes voisins», a-t-il souligné.
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