Moscou dénonce «la diabolisation» de la lutte russe contre le Covid-19 par l’Occident

La Russie a cherché à coopérer de manière apolitique pour vaincre la pandémie, mais l’Occident l’a tout de même «diabolisée», évoquant même un nouveau moyen «d’influence politique russe», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Sputnik

Sur fond des nombreuses accusations visant la Russie quant à une utilisation de son vaccin anti-Covid comme arme géopolitique, la diplomatie russe estime que l’Occident «diabolise» la lutte russe contre la pandémie.

«Nos démarches ouvertes et honnêtes étaient censées mettre en place la coopération la plus large possible de manière absolument apolitique. Malgré cela, notre démarche a été diabolisée et présentée comme un moyen supplémentaire de l’influence politique russe», a fait savoir le 8 juin le vice-ministre des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.

Objectifs géopolitiques?

Auparavant, certains pays, dont la France, avaient affirmé que le Spoutnik V avait d’autres missions que celle d’enrayer la pandémie. Emmanuel Macron avait évoqué des «velléités de déstabilisation – russes et chinoises – d’influence par le vaccin» lors du Conseil européen du 25 mars. Une déclaration à laquelle le Kremlin s’est opposé, réfutant mener «une guerre quelconque».

Les concepteurs du Spoutnik V ont eux aussi répondu au chef de l’État français via le compte officiel Twitter du vaccin russe: «rendre les vaccins apolitiques est notre meilleur espoir de paix mondiale et non de guerre». Le partenariat avec la France en matière de lutte contre la pandémie a également été mis en valeur.

Au lendemain de cette annonce du Président français, le médicament russe a été qualifié de «moyen de propagande et de diplomatie agressive» plutôt que de «moyen d’aide sanitaire», par Jean-Yves Le Drian sur Franceinfo, et ce alors que le ministre français avait assuré en février que les vaccins n’avaient «pas de nationalité».

Toujours fin mars, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, avait déclaré que l’Europe n’avait «absolument pas besoin du Spoutnik V», car les vaccins disponibles sur le continent sont, selon lui, suffisants pour protéger toute la population.

La Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte, a quant à elle parlé d’«arme hydride pour diviser et régner» mise en place par Vladimir Poutine qui «ne se soucie pas de l’utiliser comme un médicament destiné au peuple russe».

Le 5 juin, le Président russe a réagi à l’idée que la Russie utilise des vaccins comme arme géopolitique, dénonçant des «bêtises» et un «délire». Selon lui, «cette version est avancée par des personnes qui sont très loin de la politique».

La Russie orientée vers la coopération

Pour le vice-ministre de la diplomatie russe, la Russie est prête non seulement à vendre ses vaccins, mais aussi à coopérer pour mettre au point leur production et transmettre ses technologies.

«En fin du compte, l’augmentation de l’intérêt d’une coopération avec nous dans ce domaine, dont avec des pays de l’UE, démontre l’apparition d’une poussée de bon sens qui perce cette terre en béton», conclut-il.

Enregistré dans plus d’une soixantaine de pays, le Spoutnik V fait l’objet d’un examen au sein de l’Agence européenne des médicaments (EMA) depuis début mars. Le médicament est utilisé dans deux pays de l’Union européenne, la Hongrie et la Slovaquie, lesquelles l’avaient autorisé sans attendre la décision du régulateur sanitaire.

Plusieurs précommandes ont été évoquées par diverses régions, dont la PACA et les Länder allemands la Bavière et la Saxe qui attendent l’avis du régulateur. L’Autriche a également annoncé son intention d’acheter le Spoutnik V en cas d’autorisation par l’EMA.

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