À l’approche de la troisième étape du déconfinement, avec le décalage du couvre-feu à 23h, la possibilité d’ouvrir les terrasses à 100% de leur capacité, mais toujours avec des tables n’accueillant pas plus de six personnes, les discothèques restent quant à elles sans nouvelles de leur date de réouverture.
C’est dans ce contexte que la boîte de nuit Le Sunshine à Valence dans la Drôme a placé sur sa façade un message interpellant Emmanuel Macron sur les problèmes du secteur, à l’occasion du déplacement du Président dans la ville ce mardi 8 juin.
«Je veux une date!», a lancé à plusieurs reprises dans les boulevards de la ville Véronique Tenneroni, représentante de la boîte de nuit concernée, citée par France Bleu.
Le média indique que, depuis quelques jours, l’établissement diffuse un message sur sa façade: «Monsieur le Président Macron, pensez à nous!»
Comme d’autres dans son secteur, cette discothèque n’a pas de clients depuis plusieurs mois.
«Je ne suis pas pour mettre la sécurité des gens en danger. Je comprends la fermeture. Je suis même prête à attendre que les gens soient vaccinés pour rouvrir. Mais je veux une date de réouverture», a-t-elle déclaré à France Bleu.
Selon elle, l’exécutif ne prend pas assez en compte sa situation ainsi que celle des autres gérants de ce type d’établissements.
«Nous sommes laissés sur le côté. Même si la date de réouverture est pour le mois de septembre ou octobre, pour nous c'est important d'avoir une vision. On ne peut pas vivre sans espoir», s’est-elle indignée.
«Quand je vois qu'on rouvre les clubs échangistes, il n'y a pas plus proche en termes de distanciation sociale», a-t-elle commenté.
Véronique Tenneroni espère être entendue par le Président de la République qui visite l’institut de formation pour adultes sans emploi LIVE, sur les boulevards de Valence à quelques centaines de mètres de son établissement.
Sans horizon de réouverture
Le calendrier du déconfinement annoncé par Emmanuel Macron ne donne aucune perspective de réouverture pour les discothèques.
Début mai, plusieurs gérants de boîtes de nuit avaient saisi le Conseil constitutionnel, s’estimant «discriminés» au regard des allégements prévus pour les concerts et les mariages. Cependant, leur demande de réouverture pour le 30 juin avait été rejetée par l’institution, jugeant que le maintien de leur fermeture n’était «pas disproportionné».
Dans une tribune publiée le 16 mai par Le Parisien, une quinzaine de maires ont soutenu les exploitants, redoutant que cela ne finisse par des désordres, comme des «fêtes sauvages».
À la manière des concerts-tests, le gouvernement avait même évoqué en mai la piste d’une soirée-test pour étudier les conditions de réouverture des boîtes de nuit, à la manière de ce qui a été envisagé pour les salles de concert.