L’État va déployer des centaines de chiens pour détecter les malades du Covid

Suite aux résultats concluants de l’étude sur la capacité des chiens à détecter le Covid-19 menée par l’école vétérinaire d’Alfort, le ministère de la Santé a autorisé la formation de centaines de chiens renifleurs.
Sputnik

Après que neuf chiens entraînés ont donné des résultats probants pour le dépistage du Covid-19 à l’odeur dans le cadre d’une étude menée à l’école nationale vétérinaire d’Alfort, le ministère de la Santé a autorisé le passage aux travaux pratiques, a annoncé le Journal du dimanche (JDD) le 6 juin.

Le JDD indique que le temps d’entraînement des chiens, actuellement de six semaines, devra être réduit pour en avoir assez dès cet été. Un millier de chiens seront mobilisés, selon le plan élaboré par le professeur Dominique Grandjean.

En commentant les résultats de l’étude pour BFM TV, le vétérinaire a souligné qu’il était confiant dans ses chiens et qu’«au final, les résultats sont excellents».

Les chiens ont détecté le virus avec une efficacité de 97% sur l’ensemble de l’échantillon et de 100% sur les cas asymptomatiques.

«La démonstration est faite que le chien peut rendre service à la société», a-t-il signalé.

Une aide pour la santé humaine

M.Grandjean a décrit la procédure suivie lors de cette étude. Des prélèvements de sueur ont été réalisés sous les bras sur des compresses, ils ont été testés par les chiens et les résultats ont été fournis à l’AP-HP qui les a stockés pour procéder en bout de course au traitement statistique et comparatif entre les tests PCR effectués sur les personnes et les résultats obtenus par les chiens.

«Le chien s’impose comme étant pas seulement un ami de l’homme, mais un élément qui peut aider à la santé humaine. Si on a fait cette démonstration sur une maladie virale pour la première fois, cela veut dire que dans l’avenir, d’autres maladies virales pourront être dépistées par le chien. On est très fiers», a révélé le vétérinaire.

Il a signalé qu’ils travaillaient actuellement pour réduire le temps de formation des chiens et à faire en sorte que les tests puissent se faire rapidement. L’objectif prioritaire est d’organiser des tests opérationnels dans des aéroports et des zones portuaires.

335 personnes analysables

L’école nationale vétérinaire d’Alfort avait précédemment annoncé sur son site que du 16 mars au 9 avril 335 personnes venues se faire dépister dans les centres de dépistage Covisan AP-HP de l’Hôtel Dieu et de la mairie du XIVe arrondissement de Paris avaient été incluses dans cet essai.

«Pour le test olfactif canin, des échantillons de sueur axillaire ont été recueillis via des compresses posées deux minutes sous les aisselles des participants à l’étude. Elles ont ensuite été enfermées dans des bocaux puis ont été reniflées par au moins deux chiens différents.»

Neuf chiens entraînés, des pompiers des Yvelines et de l’Oise, de l’EnvA, ou venus des Émirats arabes unis, ont participé à l’étude.

Dans une vidéo accompagnant le communiqué, Dominique Grandjean a précisé que les chiens distinguaient même les variants anglais, sud-africain et brésilien et qu’ils apprenaient à reconnaître le variant indien.

Des chiens renifleurs dressés de par le monde

Les Émirats arabes unis ont été le premier pays à engager des cynologues et des chiens renifleurs pour détecter les voyageurs malades du Covid-19 dans leurs aéroports, indique The National.

En Russie, le service cynologique de la compagnie aérienne Aeroflot s’est mis à entraîner des chiens pour détecter les personnes infectées par le coronavirus à l’automne 2020.

Un dressage similaire a eu lieu en Australie et au Chili.

Des chiens spécialement dressés ont démontré leur efficacité dans le dépistage du Covid-19 à l’aéroport d’Helsinki en Finlande.

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