La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne occupent respectivement les trois premières places de l’édition 2021 du classement établi chaque année par le cabinet d’audit financier et de conseil EY (Ernst & Young) en matière d’attractivité. «La crise ne semble pas avoir fondamentalement changé la donne» puisque le trio de tête reste identique pour la deuxième année consécutive, notent les experts.
Au cours de l’année 2020, la France a enregistré 985 projets d’investissements, contre 975 pour le Royaume-Uni et 930 pour l’Allemagne.
Santé et e-commerce
Sans surprise, la crise sanitaire a bénéficié aux industries de la santé (58 projets, +123 %), ainsi qu’aux implantations logistiques (89 projets) portées par l’essor du e-commerce.
D’autres secteurs industriels historiques, à savoir l’automobile, l’aéronautique, les équipements industriels, ont été directement touchés par la crise. L’aéronautique apparaît comme «le secteur martyr», avec une chute libre de 77% en projets d’implantation, souligne le cabinet.
Ralentissement
Dans le contexte de la pandémie, le nombre de projets d’implantation en 2020 en Europe est en baisse. Le ralentissement a été plus marqué en France que chez ses concurrents. Ainsi, le pays a annoncé une baisse de 18% des projets, contre 12% pour le Royaume-Uni et 4% pour l’Allemagne.
Au total, en 2020, l’Europe a enregistré 5.578 projets d’implantation, soit une baisse de 13% par rapport à 2019.
L’attractivité de la France progresse
Malgré ce ralentissement, près de la moitié des dirigeants des entreprises étrangères implantées en France (43%) estiment que l’attractivité du pays a légèrement progressé en 2020. Ils ont été rassurés par la «rapidité de réaction de l’exécutif», précise le cabinet qui énumère comme mesures ayant été bien reçues les prêts garantis par l’État (PGE) ou encore les dispositifs d’activité partielle et d’activité partielle de longue durée (APLD).
«Maintenir courageusement l’absence d’augmentation des prélèvements fiscaux sur les entreprises va permettre à France de se différencier parce que pendant ce temps le Royaume-Uni, les États-Unis annoncent prendre le chemin inverse», avance Éric Fourel, président d’EY France.
Grâce aux mesures d’urgence, puis au plan de relance, le pays a maintenu sa crédibilité économique et la confiance au plus fort de la crise, explique le cabinet.
«La stabilité fiscale et réglementaire […], l’attention portée aux problèmes sociaux et la transition vers des modes de production et de consommation plus écologiques» sont des atouts en matière de compétitivité. Les «secteurs clés du XXIe siècle» seront le numérique, la transition écologique, la gestion des villes et la connaissance, selon EY.
Pas de retour à la normale avant 2022
La majorité des dirigeants internationaux interrogés par EY n’anticipent pas de retour à la normale avant 2022: 42% des répondants ont reporté leurs investissements initialement prévus en France en 2020, 44% d’entre eux envisagent d’ajuster à la baisse leurs projets d’investissements en France, poursuit le cabinet.
En 2020, 16.600 entreprises étrangères se sont implantées en France, ce qui représente 2,3 millions d’emplois et plus de 20% du chiffre d’affaires de l’économie du pays. Les investisseurs étrangers ont annoncé 30.558 créations d’emploi en 2020 en France.
«L’économie française repart»
Bruno Le Maire, ministre de l' Économie et des Finances, s’est félicité de ces résultats.
«Notre politique économique continue de porter ses fruits», a-t-il écrit sur Twitter.
La veille, dans une interview au Journal du dimanche, le ministre déclarait que «l’économie française repart […]. Et elle repart fort. De multiples indicateurs le montrent. Les investissements des entreprises augmentent, et grâce à eux, les relocalisations industrielles accélèrent».
En septembre dernier, pour doper l’économie et sortir de la crise liée à la pandémie, l’exécutif a annoncé le déblocage de 100 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance, dont un quart destiné à la numérisation de l'économie, au moins 37% à la transition écologique et 20% à la transition numérique. Fin avril, la France a transmis son plan de relance à Bruxelles.