Des «acharnés» refusent de fermer une mosquée salafiste à Marseille malgré un arrêté

Alors que la question de la fermeture des lieux de culte radicaux demeure d’actualité, une mosquée salafiste fait de la résistance pour rester ouverte à Marseille, malgré les injonctions des autorités.
Sputnik

Après l’imbroglio autour de la mosquée de Pantin, voici une information qui pourrait relancer les débats sur les lieux de culte soupçonnés de radicalisme. À Marseille, la mosquée de Consolat, dans le collimateur des services de renseignement, ne veut pas fermer malgré un arrêté pris en ce sens, rapporte le Journal du Dimanche (JDD).

Situé dans les locaux d’un ancien club de foot, l’établissement n’est pas aux normes de sécurité, selon les autorités. Des injonctions de travaux ont donc été formulées, mais ignorées. Après plusieurs relances, les pouvoirs publics ont fini par émettre un arrêté de fermeture, qui lui non plus n’a pas été respecté.

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Ce dialogue de sourds pourrait s’apparenter à une simple querelle d’urbanisme, si la mosquée de Consolat n’était pas aussi connue pour ses tendances salafistes. La structure figure en effet sur une note confidentielle des renseignements territoriaux, qui recense les mosquées séparatistes de France.

Ce document, qui dénombre 70 lieux de cultes faisant l’objet d’un suivi étroit, souligne les efforts de la plupart d’entre eux pour «redorer leur image» auprès des autorités, rapporte le JDD. Ce n’est pourtant pas la stratégie choisie par les responsables de la mosquée Consolat, qui y sont décrits comme des «acharnés [qui tentent] de faire pression sur les pouvoirs publics en se maintenant illégalement dans leurs édifices religieux».

L’imam de la mosquée se réclame par ailleurs d’El Hadi Doudi, un prédicateur salafiste expulsé vers l’Algérie en 2018 à cause de son radicalisme, précise au JDD Salah Bariki, ex-conseiller aux Affaires communautaires de Marseille.

Le parquet s’en mêle

Après cinq ans de bataille administrative, le parquet s’est finalement saisi de l’affaire. Le gérant supposé des lieux a été convoqué devant le tribunal correctionnel. Se présentant comme un «simple bénévole», il a en définitive été condamné à une amende de 3.750 euros. L’association qui s’occupe de la structure devra quant à elle payer 15.000 euros.

La question de la fermeture des mosquées radicales avait ressurgi avec acuité en décembre dernier. Gérald Darmanin avait alors annoncé le contrôle de 76 lieux de cultes suspectés de radicalisation. Un mois plus tard, le ministre de l’Intérieur indiquait que neuf d’entre eux avaient été fermés.

Le cas de la mosquée de Pantin avait en particulier fait la Une de l’actualité. La structure avait en effet relayé une vidéo mettant en cause Samuel Paty, quelque temps avant son assassinat. Fermée pendant six mois, cette dernière avait pu rouvrir début avril, après la démission de son recteur.

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