Attaque au tournevis à Nantes: «pas de mobile terroriste»

L’auteur présumé de l’attaque au tournevis contre des passants le 4 juin à Nantes, qui a fait un blessé, a été entendu par la police. Il ne semble pas avoir de motifs terroristes ni religieux, selon des informations d’Ouest-France.
Sputnik

L’agresseur présumé qui, armé d’un tournevis, s'en est pris à des passants dans le centre-ville de Nantes vendredi, blessant une personne au thorax et en menaçant d’autres, a été entendu par les enquêteurs le 5 juin, relate Ouest-France.

Selon une source policière citée par le média, la question principale est de savoir s’il s’agit d’un déséquilibré, et donc de savoir s’il est responsable de ses actes.

En fonction de la réponse, le suspect pourrait soit être déféré au palais de justice soit hospitalisé d’office.

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme âgé de 27 ans, qui n’est pas connu des services de police, ne semble pas, pour l’instant, avoir un profil «radicalisé», précise la source. Son comportement n’aurait «pas de mobile terroriste» et ne répondrait pas à «un appel d’ordre religieux». Son identité reste encore à vérifier.

L’attaque

L’agression au tournevis s'est produite vendredi midi près de la place du Bouffay de Nantes, non loin de l’endroit où une policière avait été poignardée une semaine avant.

L’homme a d’abord attaqué avec son tournevis une personne en train de retirer de l’argent à un distributeur, et l’a légèrement blessée au thorax. Il a ensuite menacé trois autres personnes à proximité. Il a été interpellé et placé en garde à vue.

La policière poignardée

Un autre individu, un schizophrène fiché pour radicalisation et souscrivant aux doctrines d’un islam dur, avait grièvement blessé avec un couteau une policière municipale à La Chapelle-sur-Erdre, non loin de Nantes, le 28 mai. La victime a été touchée aux jambes. Il a également séquestré une jeune femme pendant 2h30 lors de sa cavale. Depuis l’appartement où il la détenait, l'agresseur a fait feu sur des gendarmes en faction.

L’homme n'a jamais été condamné pour terrorisme mais pour des faits de droit commun, a précisé le ministre de l'Intérieur. L’assaillant est décédé à l'issue d'un échange de tirs avec les gendarmes. Trois d’entre eux ont par ailleurs été blessés lors de la tentative d'interpellation.

Les violences en hausse

Ces deux attaques interviennent dans un contexte extrêmement tendu entre les violences urbaines et les agressions régulières des forces de l’ordre qui ont fait face, ces dernières années, à plusieurs attaques, dont le récent meurtre d’une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet le 23 avril 2021. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les actes de violence à l’encontre de la Police nationale ont plus que doublé en 20 ans.

Dans ce contexte, deux jours après l’agression de la policière près de Nantes, Guillaume Peltier, le vice-président des Républicains, a proposé, sur le plateau du Grand Jury, de créer une «justice exceptionnelle», «sans appel possible», «le rétablissement de la Cour de sûreté de la République», créée en 1963 par le général de Gaulle, pour condamner les individus radicalisés «sur la base de soupçons avérés». Ce seraient des mesures de lutte contre le terrorisme, «islamique en particulier», qui pourraient inclure, selon lui, «l’expulsion systématique des étrangers fichés au fichier FSPRT», liste sur laquelle figurait l’agresseur de La Chapelle-sur-Erdre.

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