Julien Odoul, tête de liste du Rassemblement national (RN) pour les régionales en Bourgogne-Franche-Comté, a annoncé ce samedi 5 juin avoir demandé son avocat de déposer plainte contre Libération pour diffamation après que ce journal l’a accusé d’avoir fait de l’humour sur les suicides dans le secteur agricole.
«Je n’ai jamais moqué les agriculteurs. Le combat politique n’autorise pas tout et surtout pas des méthodes indignes», avait indiqué M.Odoul le 4 juin, quelques heures après la publication de l’article.
Jacques Ricciardetti, un autre membre du RN ciblé par Libération, a aussi dénoncé «la fausse polémique» déclenchée par le journal.
Il a indiqué que les accusations du journal se basent sur un enregistrement qui ne permet pas de comprendre au juste combien il y a d’interlocuteurs et «où les voix sont difficiles à décrypter».
Des révélations qui font polémique
Libération a publié le 4 juin le contenu d’un enregistrement audio qui aurait été fait lors d’une réunion du Rassemblement national en février 2018. Cette publication arrive 16 jours avant le premier tour des élections régionales où la liste dirigée par M.Odoul est donnée favorite en Bourgogne-Franche-Comté, selon un récent sondage.
Plus tard, le journal a publié l’enregistrement en question qui dure une trentaine de secondes.
D’ailleurs, il est impossible d’authentifier les voix et certains passages de l’enregistrement sont inaudibles, note France 3 qui a étudié l’enregistrement.
De nombreux opposants à M.Odoul et au RN n’ont pas tardé à dénoncer ces déclarations, appelant Marine Le Pen à retirer son soutien à ce candidat.
Mme Le Pen a indirectement réagi aux reproches sur le prétendu «mépris» du RN à l’égard des agriculteurs en publiant ce samedi 5 juin sa tribune parue dans Le Figaro où elle défend notamment la cause des agriculteurs face à la multiplication des éoliennes.
Elle y exprime son soutien aux «Français qui, depuis l’installation d’éoliennes dans leurs villages, ont des problèmes de santé, ou voient, pour les agriculteurs, leur cheptel connaître une forte mortalité».