Une joueuse de tennis russe interpellée à Roland-Garros pour une affaire de paris suspects

La joueuse russe Yana Sizikova a été interpellée dans la soirée du jeudi 3 juin après une partie de tennis jouée à Roland-Garros. Elle est soupçonnée d’avoir volontairement perdu un match sur fond de paris truqués, selon Le Parisien.
Sputnik

Dans la soirée du jeudi 3 juin, la joueuse de tennis Yana Sizikova, 26 ans, a été interpellée à l’issue de son match de double féminin à Roland-Garros. D’après les informations du Parisien, la police judiciaire la soupçonne d’avoir perdu un autre match de double l’année dernière lors du même tournoi contre les Roumaines Andreea Mitu et Patricia Maria, dont la victoire avait fait l’objet de paris suspects. Le parquet de Paris a confirmé l'information auprès de l'AFP et de Sputnik.

Le Service central des courses et jeux (SCCJ) reproche à la Russe d’avoir bâclé au moins l’un des jeux du deuxième set, permettant à ses adversaires de l’emporter (7-6, 6-4). Dans le même temps, plusieurs dizaines de milliers d’euros avaient été misés sur ces dernières, et ce depuis plusieurs pays. Sizikova fait l’objet d’une enquête pour «escroquerie en bande organisée» et «corruption sportive active et passive», ouverte en octobre 2020 par le parquet de Paris.

Toujours selon Le Parisien, l’interpellation de la sportive ne s’est pas faite sans difficultés, le service de sécurité ayant fait opposition à l’opération des forces de l’ordre. Sa chambre d’hôtel a été perquisitionnée, et elle a été placée en garde à vue. La joueuse est classée 101e mondiale en double et 765e en simple, avec des gains estimés à 170.000 euros sur l’ensemble de sa carrière, selon la WTA (Woman’s Tennis Association).

Contactée par l’AFP, la Fédération française de tennis, qui organise Roland-Garros, a refusé de commenter cette arrestation «car une affaire judiciaire est en cours. Il appartient aux autorités judiciaires compétentes de répondre de la situation». L’autorité nationale des jeux (ANJ) n’avait pas détecté d’anomalies «sur le marché français» concernant ce match, mais avait reçu des alertes d’autres organismes internationaux de lutte contre les manipulations sportives, rappelle l’agence de presse.

La Fédération russe réagit

Le président de la Fédération russe de tennis Shamil Tarpichev a indiqué n’avoir reçu aucun document sur cette affaire en cours, ayant simplement été informé de l’arrestation. «Nous pouvons supposer qu'il s'agit de matchs truqués, mais tant qu'il n'y a pas de dossier, nous ne pouvons rien faire», a-t-il déclaré, ajoutant que cela «relève de la compétence des forces de l’ordre».

«Ce n'est pas contre nous, c'est un problème de matches truqués, et c'est ce que font les joueurs de tennis qui n'ont pas d'argent», a-t-il ajouté, précisant que d’autres de nationalités différentes s’étaient fait prendre en raison de la «lutte active» contre cette pratique.

En effet, comme l'a précisé le quotidien francilien, pas moins de 20 joueurs et joueuses avaient été interdits de pratique en 2019 pour des raisons similaires.

De son côté, l’ambassade de Russie en France a indiqué qu’elle s’assurerait que les droits de la joueuse de tennis en détention soient protégés.

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