Temps de parole: un débat entre Marlène Schiappa et Jordan Bardella fait polémique

À l’orée des élections régionales, un débat télévisé prévu entre Marlène Schiappa et Jordan Bardella irrite. Entre respect des temps de parole et mise en scène d’un duel LREM-RN, plusieurs politiques ont donné de la voix.
Sputnik

Alors que le débat sur les temps de parole des éditorialistes fait rage, une nouvelle polémique est née, cette fois-ci à propos de la couverture médiatique des prochaines élections régionales. Plusieurs personnalités politiques ont en effet tiré à boulets rouges sur la tenue d’un débat organisé sur LCI, devant mettre aux prises Marlène Schiappa et Jordan Bardella, engagés pour LREM et le RN en Île-de-France.

Dans un communiqué, la députée insoumise Clémentine Autain a ainsi dénoncé une atteinte aux «conditions démocratiques du scrutin», accusant la chaîne de déroger aux «règles d’équité et d’égalité du temps de parole».

La parlementaire craint surtout que ce débat ne donne un avant-goût de la présidentielle de 2022, qui pourrait mettre aux prises Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La victoire de cette dernière ne relève d’ailleurs pas de l’impossible selon l’élue LFI, qui s’en inquiète.

«Par cette programmation, LCI participe également à inscrire dans le marbre le scénario d’un second tour Macron-Le Pen en resserrant toujours plus sur ce duel-duo le faisceau médiatique. C’est un choix irresponsable alors que l’accession au pouvoir de Marine Le Pen est un danger potentiellement imminent pour notre République», écrit ainsi l’élue LFI dans son communiqué.

Ces dernières semaines, plusieurs voix avaient déjà donné corps à l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen en 2022. Sur France 3, le président de l’UDI Christophe Lagarde avait ainsi affirmé que la chef de file du RN l’emporterait si elle était confrontée au second tour au Président sortant.

Du côté des régionales franciliennes, le match ne semble pourtant pas se jouer entre Marlène Schiappa et Jordan Bardella. C’est en effet Valérie Pécresse (ex-LR) qui fait la course en tête dans la région, avec 35% des intentions de vote au premier tour, à en croire un récent sondage Elabe pour BFM TV.

LCI réagit

Le communiqué de Clémentine Autain a reçu l’approbation de plusieurs de ses collègues de LFI. Sur Twitter, le député Bastien Lachaud a notamment dénoncé l’«alternative mortifère» proposée par LCI, pointant du doigt les collusions de certains médias avec les grandes fortunes.

Raquel Garrido, ancienne porte-parole de LFI, a quant à elle accusé la chaîne de se plier à «une mise en scène factice», favorable au gouvernement.

Même réaction du côté des équipes d’Audrey Pulvar, candidate PS en Île-de-France. Dans un communiqué, la formation de l’ancienne animatrice a critiqué le manque de «représentativité» induit par ce débat, ajoutant vouloir saisir le CSA si rien n’était fait.

Contactée par PureMédias, LCI s’est justifiée en arguant «d’un débat national […] et non régional, entre un ministre du gouvernement et un vice-président de parti politique». La chaîne assure que des débats régionaux sont aussi organisés avant le premier tour des élections.

Ce 2 juin, les débats sur les temps de parole avaient été relancés par Stéphane Séjourné, conseiller politique d’Emmanuel Macron, qui proposait de décompter les prises de position des éditorialistes, visant nommément Éric Zemmour. Le présentateur Pascal Praud, qui officie sur la même chaîne que le célèbre polémiste, avait ironisé sur un retour du «goulag».

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