Face au problème de la surpopulation carcérale, environ sept personnes sur 10 (66%) estiment que les étrangers condamnés en France pour des crimes et délits doivent exécuter leur peine dans leur pays d’origine, selon un sondage de l'Institut d'études CSA réalisé pour CNews et publié ce jeudi 3 juin.
Selon l’enquête, menée le 2 juin en ligne sur un échantillon de 1.000 personnes majeures représentatif de la population française, 42% des sondés sont «tout à fait» convaincus, et 24% se disent plus nuancés.
La population carcérale en hausse
Selon les Statistiques pénales annuelles du Conseil de l'Europe (SPACE) sur les populations carcérales pour 2020 publiées en avril, l'Hexagone se trouve dans le top 10 (sur 49) des pays ayant connu la plus forte croissance sur la décennie.
La France comptait, au 31 janvier 2020, 115,7 détenus pour 100 places. Ce qui en faisait le 5e pays où la surpopulation était la plus élevée, derrière la Turquie (127,4), l'Italie (120,3), la Belgique (117,2) et Chypre (115,9).
Le nombre de personnes détenues en France s’élevait à 65.384 au 1er mai, selon les chiffres du ministère de la Justice, et ce pour 60.799 places opérationnelles contre 65.126 au 1er avril, soit une hausse de 258 prisonniers en un mois.
Près de 108% d’occupation
La densité carcérale dans 188 établissements pénitentiaires s'établit à 108%, contre 107% le 1er avril et 106% le 1er mars.
Le Pen propose de créer des structures «plus légères»
Invitée le 1er juin sur CNews, Marine Le Pen a indiqué qu’il pouvait «y avoir pour les primo-délinquants, pour les mineurs des structures beaucoup plus légères qu’une prison traditionnelle».
«On pourrait très simplement aller chercher des bâtiments qui appartiennent à l’État et qui sont désaffectés ou en train d’être vendus», a-t-elle poursuivi, en prenant l’exemple d’anciens hôpitaux ou casernes. Il s’agirait de les «transformer à moindre coût en des centres semi-fermés», «plus légers en terme de surveillance mais qui permettent d’augmenter le nombre de places de prison». Selon elle, il faudrait un centre de ce type par département.
Récupération des places de prison
Pour récupérer des places de prison, la présidente du Rassemblement national a également proposé que les étrangers condamnés dans l’Hexagone exécutent leur peine dans leur pays d’origine.
D’après elle, «si on se refuse à renvoyer dans leur pays des gens venus dans le nôtre et qui y ont commis des délits et des crimes», ce sont de 20 à 22% des places qui sont bloquées.