«Quelqu'un avec un pseudonyme va me dire les pires horreurs»: les réseaux sociaux dans le collimateur de Macron

Le Président a estimé ce 3 juin que la société actuelle manifestait «une dégradation très nette» et devenait de plus en plus violente, constatant la dérive des réseaux sociaux et leur rôle dans ce phénomène.
Sputnik

Lors d'un déplacement dans le Lot, Emmanuel Macron a relevé que la société devenait plus violente, notamment en raison d’un contexte sanitaire «qui a accru les tensions, l'inquiétude, l'angoisse».

Il a fait remarquer que les réseaux sociaux avaient joué leur rôle dans ce phénomène.

«La violence que nous avons dans la société, elle n’est pas séparable aussi des changements un peu anthropologiques que nous vivons […]. Beaucoup de gens qui vivent seuls ne vivent que dans ce monde-là. Et donc ils sortent dans la rue et ils se comportent comme sur les réseaux», a constaté le Président.

Il a rappelé que la solitude avait provoqué chez certains Français, «qui avaient déjà des faiblesses de ce côté-là, des moments de décompensation».

«On vit dans un monde qui n'est pas simplement cette rue où je vois vos visages, où on se parle, où on se respecte. La seconde d'après on va rentrer sur nos réseaux sociaux, où quelqu'un avec un pseudonyme va me dire les pires horreurs, un autre lui répondra...», poursuit Emmanuel Macron.

«Être vigilant»

Le Président affirme être «un grand défenseur du numérique, des réseaux, quand c'est un vecteur de diffusion de la connaissance, du savoir, quand ça facilite la communication qui rend nos vies plus heureuses».

Mais «quelque chose se passe», souligne-t-il.

«Je pense qu’il faut être vigilant parce que nos sociétés deviennent plus violentes à cause de ces usages, et en particulier chez les plus jeunes», a-t-il ajouté.

Il a indiqué par ailleurs que les gendarmes et policiers avaient relevé le fait de l’accroissement du nombre de violences familiales pendant les confinements, ainsi que celui d’attaques et de rixes.

Cas récents

Pour remédier à la situation, il est nécessaire d’avoir «une stratégie en termes de santé mentale» et «de mieux accompagner celles et ceux qui souffrent dans leur vie», a-t-il poursuivi.

Plusieurs cas de violences ont été enregistrés ces derniers temps. Ainsi, un ex-militaire a ouvert le feu contre des gendarmes en Dordogne, avant de se retrancher dans la forêt. Il a été neutralisé 24 heures plus tard, le dispositif ayant mobilisé plus de 300 gendarmes. Cet ancien militaire, ex-concubin d’une femme, qui s’était présenté chez elle pour s’en prendre à son nouveau compagnon, avait déjà été condamné à quatre reprises par la justice pour des violences conjugales.

Quelques jours plus tôt, une policière a été agressée à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. L’assaillant a pris la fuite au volant de sa voiture, mais a eu un accident. Il a alors pris en otage une jeune femme et s’est retranché dans un appartement. Il a tiré par la suite sur les gendarmes depuis le balcon, puis, se voyant encerclé, est sorti de l’immeuble et a été abattu après des échanges de tirs.

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