Plus de 30 CRS blessés dans de violents affrontements avec des migrants à Calais

Les forces de l’ordre ont dû faire face à des centaines de migrants à Calais dans la nuit de mardi à mercredi. Plus de 30 policiers ont été blessés, dont sept hospitalisés, par des agresseurs armés de bâtons, cailloux et barres de fer. La maire de la ville et le président de la région ont lancé un appel au ministre de l’Intérieur.
Sputnik

De violents affrontements ont été enregistrés entre migrants et forces de l’ordre à Calais dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 juin, alors qu’une rixe entre une trentaine d’entre-eux avait déjà fait quatre blessés quelques heures plus tôt. Des individus ont tenté de pénétrer illégalement dans le port, a précisé au Figaro la préfecture du Pas-de-Calais.

«C’est la première fois depuis la fin de la “jungle” qu’on atteint un tel niveau de violence», a déclaré la préfecture du Pas-de-Calais auprès de France Bleu ce 3 juin.

Les affrontements ont fait de nombreux blessés parmi les CRS.

«On a eu 32 collègues contusionnés, sept ont dû aller à l’hôpital pour réaliser des examens complémentaires. Au moins un s’est vu prescrire 14 jours d’ITT», a indiqué à France Bleu Manuel Vanoeteghem, CRS calaisien du syndicat Alliance Police nationale.

Dans ce contexte, il s’est déclaré «écœuré, indigné».

«Le problème migratoire évolue avec les beaux jours et on fait face à des migrants violents, qui n’hésitent plus à venir armés pour blesser les collègues gravement», a-t-il noté auprès de La Voix du Nord, ajoutant que des véhicules avaient été également endommagés.

Une compagnie de CRS a été la cible de jets de pierres et d’autres projectiles de la part d’une cinquantaine d’individus dont le nombre a par la suite augmenté jusqu’à environ 150, affirme La Voix du Nord. Au petit matin, les migrants étaient près de 300 armés de barres de fer et de bâtons, d’après plusieurs sources du journal. Le parquet de Boulogne-sur-Mer précise «qu’ils ont tenté de s’introduire dans le port avec des haches et des clubs de golf».

Les affrontements ont duré de trois heures à huit heures du matin, selon la préfecture. Pour l’heure, un seul individu a été interpellé.

La maire de Calais avertit

Face à cette situation, la maire de Calais et le président des Hauts-de-France, Natacha Bouchart et Xavier Bertrand, ont demandé ce 3 juin au ministre de l’Intérieur de démanteler un «nouveau campement de migrants» au sud-est de Calais.

«Nous tenons à vous alerter sur la reconstitution d’un campement de migrants», ont-ils indiqué dans leur missive consultée par l’AFP.

Ils pointent notamment des rixes dans ce campement, suscitant l’intervention d’une «cinquantaine de policiers et CRS» et demandent l’évacuation du site «afin d’éviter la reconstitution d’une “jungle”».

«On ne s’est pas battus avec Natacha Bouchart pour le démantèlement de la “jungle” de Calais […] pour laisser se reconstituer cela», a déclaré Xavier Bertrand sur RTL.

Des tentatives qui «doivent cesser»

Le mois dernier déjà, une centaine de migrants avaient découpé un grillage au port pour tenter de s’introduire sur le site. Plusieurs camions avaient subi des dégradations et un chauffeur avait été légèrement blessé à la tête.

Des tentatives qui «se produisent tous les jours et doivent cesser au plus vite», a affirmé à La Voix du Nord Jean-Marc Puissesseau, président de la Société d’exploitation des ports du détroit (SEPD).

La «jungle» de Calais

Le démantèlement de la «jungle» de Calais est une opération lancée en octobre 2016 qui a permis d’évacuer plus de 6.000 migrants présents dans la ville en les orientant vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO). Ils utilisaient ces espaces habités pour tenter de passer outre-Manche en passagers clandestins.

Toutefois, fin septembre 2020, les forces de l’ordre ont procédé à un nouveau démantèlement d’un campement, où vivaient environ 800 personnes, la plus importante opération de ce type depuis l’évacuation de la «jungle».

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