Lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg 2021, le Centre d’exportation russe (CER) a signé un accord avec Amazon. Désormais, les producteurs russes pourront se lancer sur cette plateforme en Europe. Plus précisément en Allemagne, mais la Russie prévoit une démarche plus large et ses articles seront présentés bientôt également en France et aux Pays-Bas, a expliqué à Sputnik Veronika Nikichina, directrice générale du CER.
Sputnik: Quels sont les revenus estimés par le Centre d’exportation russe des ventes sur Amazon en Allemagne?
Veronika Nikichina: «Il y a deux volets. Le premier: nous prévoyons qu’avant la fin de l’année il y aura une vingtaine ou une trentaine de sociétés russes sur Amazon en Allemagne compte tenu du fait que cette plateforme nationale prendra du temps pour commencer à fonctionner. Bien sûr, ces sociétés ne pourront pas assurer des ventes importantes pendant les six premiers mois. Mais on prévoit que, dès l’année 2022, il y aura non pas des dizaines, mais des centaines de sociétés. On pourra alors dire que les ventes sur cette plateforme sont importantes. Le second point: les ventes sont généralement évaluées en quantités d’exemplaires vendus. On prévoit évidemment de faire en sorte qu’il y ait des dizaines de milliers de transactions par mois. Quant au ticket moyen, il dépendra de la catégorie du produit. Concernant le second volet –ici, la question est de savoir quels volumes on pourrait avoir-, je préférerais ne pas donner d’objectifs chiffrés. En revanche, j’attirerais l’attention sur le fait qu’il s’agit du premier pas sur le marché européen. Une fois que notre production sera identifiable sur le marché européen, qu’on aura atteint un certain chiffre d’affaires, le produit aura des chances aussi bien de se retrouver dans la matrice en ligne des réseaux de distribution traditionnels que de fait l’objet de nombreuses ventes.»
Sputnik: Quelle est la différence dans le choix des produits russes pour les plateformes en ligne et la distribution traditionnelle?
Veronika Nikichina:«Il s’agit d’une liaison avec les plateformes en ligne. Lorsqu’un produit débarque sur un marché étranger, allemand en l'occurrence, il n’est connu de personne. Se retrouver dans un rayon d’un réseau de distribution traditionnel est quasi impossible parce que tous les réseaux de distribution traditionnels vendent des produits qui sont identifiables, qui se vendent bien. Un magasin en ligne sur le plus grand marketplace du monde qu’est Amazon offre en fait une possibilité de faire de bons chiffres de vente pour qu’ensuite le produit attire l’attention des réseaux de distribution traditionnels en faisant partie d’une matrice en ligne utilisée par ces réseaux pour s’approvisionner. Lorsqu’un réseau de distribution tel que Metro ou Lidl voit que le produit se vend bien sur Amazon, qu’il est identifiable, qu’il y a des centaines de ventes par semaine ou par jour, voire des milliers de ventes par jour, il lui prêtera, bien sûr, plus d’attention. Il y aura plus de chances de le retrouver dans un magasin traditionnel.
Sputnik: Vous êtes entré déjà sur le marché chinois, quel est la différence avec le marché européen?
Veronika Nikichina: La différence est de taille: si sur le marché chinois on a la catégorie Food and Fresh, sur le marché européen, sur Amazon allemand, il y aura une vitrine avec beaucoup de produits, il y aura un magasin multi-produits où l’on pourra acheter aussi bien des articles sportifs ou de grande consommation que des produits cosmétiques et alimentaires. Concernant ces derniers, on voudrait se concentrer en premier lieu sur l’alimentation saine, c'est-à-dire sur les produits dont la demande est importante avant tout en Europe. La gamme de produits sera assez large: on prévoit cinq ou sept catégories.»
Sputnik: Après l’Allemagne, quel autre pays européen visez-vous?
Veronika Nikichina: «On ne compte pas s’arrêter sur la version germanophone d’Amazon. On sait que notre partenaire projette d’entrer sur le marché du Benelux, ensuite sur le marché britannique et puis, bien sûr, sur le marché français. La population est assez importante en France, il y a donc de grandes perspectives commerciales. On ne laissera pas la France de côté!»