Afghans, Soudanais, Somaliens, Kurdes… Depuis dimanche, des centaines de demandeurs d’asile non hébergés attendent une solution en campant dans le jardin Villemin, dans le Xe arrondissement. Les associations soutenant leur cause sont à leurs côtés, réclamant l’ouverture de place d’hébergement.
Les autorités peuvent mieux faire
La veille de leur installation, la place de la République avait accueilli un rassemblement regroupant un millier de personnes et réuni à l’initiative du collectif Réquisitions. Cette action a permis de mettre à l’abri une partie des demandeurs d’asile, mais pas tous.
Ainsi, comme l’indique la préfecture dans un communiqué, une solution a été trouvée pour 470 personnes, dont «234 femmes isolées ou personnes en famille et 236 hommes seuls». Et d’ajouter qu’outre celles-ci 1.042 autres ont été mises à l’abri depuis le 6 mai.
«La mobilisation des services de l’État est permanente pour accompagner les personnes les plus précaires», souligne en outre le communiqué.
Or, comme le montre la situation dans le Xe, les efforts ne suffisent toujours pas. De ce fait, le collectif Réquisitions rappelle que, selon la convention de Genève et la loi française, «l’État a le devoir de proposer des solutions d’hébergement à toutes ces personnes».
Problème irrésolu face à plusieurs millions de logements vacants
Les collectifs accompagnant les demandeurs d’asile n’ayant pas de toit aiment rappeler le nombre de logements qui restent non occupés dans le pays, alors que des gens continuent de dormir à la belle étoile.
Ainsi, selon les données de l’Insee, au 1er janvier 2020, la France hors Mayotte comptabilisait 3,116 millions de logements inoccupés. Et c’est cet argument qui est souvent brandi lors des opérations de réquisition de locaux non utilisés.
Le collectif Réquisitions dans son communiqué du 31 mai indique en outre que la politique de «Zéro campement», prônée par le préfet de police de Paris, ne fait en effet qu’«invisibiliser les personnes exilées à la rue» et complique l’évaluation de leur nombre.