D’après une étude réalisée par Qualtrics et Google et publiée le 27 mai, la majorité des employés se servent de leurs portables à des fins professionnelles en dehors du temps de travail. Ainsi, d’autant plus indispensables à l’ère du télétravail généralisé en raison de l’épidémie, les smartphones empêchent beaucoup d’employés d’instaurer un équilibre travail-vie personnelle plus sain, fait comprendre l’étude d’opinion intitulée Comment nos portables affectent notre équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.
Tandis que la plupart des 80% des employés utilisant le même portable pour leurs vies professionnelle et personnelle expliquent ce comportement par le côté pratique, ils évoquent également ses points négatifs.
Ainsi, ils citent trois principales frustrations à ce sujet: pour 35%, cette pratique nuit à l’équilibre travail-vie personnelle, 26% pointent un manque d'intimité et 22% celui de sécurité.
FOMO professionnel
L’enquête précise que 62% des employés utilisent leur smartphone pour travailler lorsqu'ils ne sont pas au travail «toujours ou très souvent». Alors que 44% s’en servent juste après s’être réveillés, avant le début de la journée de travail, 40% des sondés l’utilisent également après. Un tiers d’entre eux affirment utiliser leur smartphone pour travailler pendant leur week-end et 24% en vacances. Qui plus est, 20% l'utilisent même après s’être couchés et 15% pendant la nuit.
Dans ce cas, il s’agit d’un syndrome de FOMO professionnel qui est, selon les révélations de l’étude, plus visible au travail: tandis que 34% des employés disent qu'il est difficile pour eux de résister à la vérification des notifications de travail à la maison, pour 29% seulement il est dur de résister face à cette pratique quand il s'agit des notifications privées au travail.
L’enquête a été menée auprès 3.000 employés à travers le monde.
Droit à la déconnexion en France
La tendance décrite est intrinsèquement liée au droit à la déconnexion qui existe dans certains pays. Bien qu’en France ce droit soit assuré par le Code du travail où il est présent depuis 2017, l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens de la Confédération générale du travail (UGICT-CGT) œuvre pour son renforcement au niveau des branches professionnelles et des entreprises. Selon le site du syndicat français, cette mesure est nécessaire afin de garantir un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.
L’évolution de l’aspiration des Français de disposer d’un droit à la déconnexion effectif, de plus en plus favorable au fil des années, est visible à travers les résultats du baromètre annuel Ugict-CGT/SECAFI réalisé par ViaVoice. Ainsi, si en 2019 seuls 56% des cadres se prononçaient pour, leur part a augmenté à 57% en 2018, puis à 60% en 2019, pour finalement atteindre 69% en 2020. Selon l’enquête d’opinion, aujourd’hui cette volonté est «très largement majoritaire quels que soient la taille de l’entreprise, le champ professionnel et le secteur d’activité public ou privé».
Le rôle de l’épidémie dans cette tendance n’est pas à sous-estimer: d’après l’enquête Ugict-CGT «Le travail sous épidémie», durant la crise sanitaire, 80% des télétravailleurs ne disposaient pas de droit à la déconnexion.