«Piqûre de rappel»: un représentant de l’OMS commente la transmission de la grippe aviaire H10N3 à l’Homme

Alors que les autorités chinoises ont fait part ce mardi d’un premier cas de transmission à l'homme de la souche H10N3 de la grippe aviaire, un représentant de l’OMS affirme à Sputnik que cet évènement montre la menace permanente de l’apparition d’une pandémie grippale.
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En Chine, un autre virus d’origine animale, cette fois-ci la souche H10N3 de la grippe aviaire, a été transmis à l’Homme. Tandis que le monde continue à se battre contre le Covid-19, Tarik Jasarevic, l’un des représentants de l'OMS interrogé par Sputnik, affirme que l’apparition de H10N3 chez un être humain est une «piqûre de rappel» quant à la menace constante d'une pandémie de grippe.

Selon M.Jasarevic, cette souche à faible pathogénicité est présente sur les marchés de volailles vivantes depuis 2002. Pourtant, jusqu’ici, aucun cas de transmission à l'Homme n'avait été signalé.

«Par le biais du Système mondial de surveillance et de la réponse à la grippe (GISRS, Global Influenza Surveillance and Response System), l'OMS surveille en permanence les virus de la grippe, y compris ceux susceptibles d’engendrer une pandémie, et procède à des évaluations des risques», a-t-il expliqué à Sputnik.

Selon le spécialiste, en ce moment l’organisation «travaille avec les autorités nationales chinoises ainsi qu’avec les partenaires du GISRS» afin de mieux évaluer le phénomène et en donner des caractéristiques concrètes.

M.Jasarevic a d’ailleurs précisé que dans le contexte de la grippe aviaire, les experts ne recommandaient pas d'imposer des restrictions aux voyages et au commerce.

La grippe aviaire chez l’Homme

La commission nationale chinoise de la santé a annoncé ce 1er juin dans un communiqué un premier cas de transmission de la souche H10N3 de la grippe aviaire à un humain, dans la province de Jiangsu, dans l’est de l’Empire du milieu. Il s'agit d'un homme âgé de 41 ans qui a présenté les premiers symptômes de la maladie le 23 avril et a été hospitalisé le 28 avril. Actuellement, l'état de santé du patient est jugé stable.

Ce n’est pas la première fois qu’une souche de la grippe aviaire, maladie infectieuse affectant les oiseaux, apparaît chez un humain. D’après le site de l’OMS, bien que la plupart de ces virus ne soient pas pathogènes pour l’Homme, certains de ses sous-types peuvent l’infecter et provoquer une maladie, parfois même mortelle. Sur ce plan, H5N1 en est l’exemple le plus connu. 

Ces virus «sont actuellement en circulation dans les populations de volailles dans certaines régions d’Asie et d’Afrique du Nord-Est, où ils ont provoqué des cas de maladie et des décès chez l’homme depuis 1997», détaille l’organisation.

Qui plus est, une première transmission à un être humain n’est pas si rare. Selon un communiqué de l’OMS, en février dernier, c’est le virus de la grippe aviaire A (H5N8) qui avait été pour la première fois détecté dans sept échantillons cliniques humains en Russie.

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