Selon les Centres US de contrôle et de prévention des maladies (CDC), sur les 101 millions d'Américains qui ont suivi en entier le parcours de vaccination contre le Covid-19, la maladie avait été diagnostiquée fin avril à 10.262 personnes, soit 0,01%. Mais dans cette faible proportion, plus de la moitié des cas, 63%, ont été recensés parmi les femmes.
«Un peu perplexe»
Ces résultats laissent «un peu perplexe», car, en règle générale, les femmes bénéficient d’une réponse immunitaire plus forte aux vaccins que les hommes, a déclaré au Business Insider Sabra Klein, microbiologiste et immunologiste à l'université Johns-Hopkins. Toutefois, les différences biologiques entre les deux sexes et la réponse aux vaccins vue dans cette optique «n’ont vraiment pas reçu l’attention adéquate», constate-t-elle.
«Il est donc possible après tout que les vaccins ne s’avèrent pas moins efficaces chez les femmes», a conclu Sabra Klein.
Ainsi, les données du CDC pourraient être éventuellement expliquées par le fait qu'à ce stade, les femmes sont plus nombreuses à avoir été vaccinées et passent plus souvent des tests en cas de symptômes. En outre, les femmes constituent la majorité des professionnels de santé qui sont régulièrement dépistés pour les infections à coronavirus.
D’ailleurs, ces données ne contredisent pas les résultats des essais cliniques qui prouvent que les vaccins sont moins efficaces pour les femmes, affirme le Business Insider. Ainsi, l'efficacité du Pfizer/BioNTech était de 96,4% pour les hommes et de 93,7% pour les femmes. Pour Moderna, les chiffres sont respectivement de 95,4% et 93,1%. La vaccination avec la préparation de Johnson & Johnson a pour sa part réduit la probabilité d'une évolution grave de la maladie de 68,8% chez les hommes et de 63,4% chez les femmes.
«Cette différence entre les sexes est tout à fait compatible avec de précédents rapports sur d'autres vaccins», a déclaré Sabra Klein au New York Times.
Effets secondaires
Le Business Insider précise que les études ont été effectuées sur un nombre à peu près égal d'hommes et de femmes.
En février, une étude des CDC avait révélé que les femmes manifestaient des effets secondaires après la vaccination plus souvent que les hommes. Les experts avaient analysé les données sur la vaccination de plus de 13,7 millions d'Américains vaccinés au Pfizer ou au Moderna. Ils ont conclu que les effets indésirables survenaient dans 78,8% des cas chez les femmes. Celles-ci se plaignaient le plus souvent de maux de tête (22,4%), de fatigue (16,5%) et d’étourdissements (16,5%).