La France persiste et signe: elle ne reconnaîtra pas les touristes vaccinés avec le Spoutnik V

Qualifié de «bon» en mars dernier par Thierry Breton, le vaccin russe Spoutnik V ne sera cependant pas reconnu par le pass sanitaire européen sans autorisation de l’EMA. Selon Clément Beaune, les touristes qui veulent venir en France peuvent toutefois faire un test PCR.
Sputnik

Un deuxième pays de l’UE va utiliser le Spoutnik V car «un important nombre» d'habitants ne veut que ce vaccin, avait annoncé le 26 avril le gouvernement slovaque. Cependant, l’UE tergiverse toujours sur l’homologation du premier vaccin anti-Covid au monde et la France ne fait pas exception.

Invité ce 31 mai sur Franceinfo, le secrétaire d'État en charge des Affaires européennes Clément Beaune a répété encore une fois que seuls les vaccins autorisés par l'Agence européenne des médicaments (EMA) seront reconnus par le pass sanitaire européen.

«Dans le texte législatif européen, il est prévu que tous les vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments, quatre aujourd’hui, soient reconnus. Un pays peut ajouter, par exemple, un vaccin russe ou chinois qui ne serait pas reconnu par les autorités sanitaires européennes pour autoriser l’entrée sur son territoire. Ce n’est pas le choix que nous faisons en France».

​Selon M.Beaune, les touristes qui veulent venir en France peuvent cependant faire un test PCR.

Le Spoutnik V est «un bon vaccin»

À l’heure actuelle, quatre vaccins ont été validés par l'Agence européenne du médicament (EMA): ceux du laboratoire Pfizer-BioNTech, de Moderna, de Johnson&Johnson et d'AstraZeneca.

L’UE hésite encore à valider le vaccin russe, approuvé en août 2020 dans son pays d’origine, le premier au monde. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a entamé l’examen du Spoutnik V le 4 mars dernier en vue d’une éventuelle autorisation dans l’UE. Or, sans attendre l’aval de l’EMA, la Hongrie a décidé d’utiliser le Spoutnik V, ainsi que la Slovaquie qui l’avait enregistré indépendamment du régulateur. En outre, l’UNICEF est devenu la première agence des Nations unies à passer une commande du vaccin anti-Covid russe. Le Fonds russe d'investissements directs et l'UNICEF ont signé un accord sur la livraison de 220 millions de doses du vaccin Spoutnik V.

Thierry Breton: «Je n’ai aucune raison de douter de l’efficacité» du Spoutnik V, mais il «ne répondra pas au problème»
À la mi-mars, se prononçant lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le commissaire de l’UE pour le marché intérieur Thierry Breton avait déclaré que le Spoutnik V était «un bon vaccin, car la Russie a de très bons scientifiques» tout en affirmant que l’UE pourrait aider la Russie à produire son vaccin Spoutnik V sur le territoire européen. Deux semaines après, il a cependant indiqué que l’Europe n’en avait «absolument pas besoin», car s’il était approuvé, il faudrait environ un an pour lancer sa fabrication. Une déclaration qui a même fait réagir Vladimir Poutine qui s’est posé la question des intérêts que «protègent et représentent ces personnes», ceux des entreprises pharmaceutiques ou des citoyens des pays européens.

Le vaccin Spoutnik V, enregistré en août 2020, a été approuvé par les régulateurs de 66 pays, pour une population totale de 3,2 milliards d'habitants.

Selon le Centre Gamaleïa, concepteur du vaccin, le Spoutnik V est efficace à 97,6% compte tenu de l'analyse des informations de 3,8 millions de Russes vaccinés, un pourcentage plus élevé que celui précédemment cité par la revue médicale The Lancet qui était de 91,6%.

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