À un mois des élections départementales et régionales, les électeurs de quatre circonscriptions étaient appelés à élire leur député pour des législatives partielles, ce 30 mai.
Comme redouté, le scrutin s’est soldé par une abstention abyssale. La palme revient au 20e arrondissement parisien, où seuls 15,5% des inscrits se sont rendus aux urnes. Le Pas-de-Calais et l’Oise s’en sortent un peu mieux, avec respectivement 24,3% et 26,4% de participation.
Paradoxalement, c’est Victor Habert-Dassault, neveu de feu le milliardaire Olivier Dassault, qui s’en est le mieux tiré, alors même que sa candidature avait soulevé les critiques dans l’Oise. Le député LR recueille ainsi 58,4% des suffrages au premier tour, devant le Rassemblement national porté par Claire Marais-Beuil, qui a obtenu 15,3% des voix.
Malgré son avance confortable, le neveu Dassault devra néanmoins se plier à un second tour, l’abstention ne lui ayant pas permis de rassembler 25% des inscrits.
Certains, comme la maire de Beauvais, ont d’ailleurs saisi l’occasion pour saluer la mémoire d’Olivier Dassault, lui-même député pendant dix-huit ans. Le capitaine d’industrie avait trouvé la mort début mars dans un accident d’hélicoptère.
Dans la capitale, où un électeur sur six s’est donc déplacé, la gauche se disputera la circonscription du 20e arrondissement. La socialiste Lamia El Aaraje, appuyée par Anne Hidalgo, est en effet arrivée en tête avec 25,6% des suffrages, devant la candidate LFI Danielle Simonnet (20,8%). Celle-ci semble avoir mis derrière elle ses affaires de logement à loyer réduit et pourrait même créer la surprise en grapillant les voix des écologistes et des communistes.
En Indre-et-Loire, la candidate UDI et LR, Sophie Métadier, a été plébiscitée (45%). Loin devant la socialiste Murielle Riolet (20 %).
Les députés élus ne siègeront qu’une année dans l’Hémicycle, avant les législatives de juin 2022.
Xavier Bertrand soutient un candidat LREM
Mais l’élection partielle qui a le plus fait parler d’elle s’est déroulée dans le Pas-de-Calais. Elle engageait en effet un membre du gouvernement, la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon. Celle-ci est finalement arrivée en tête (34,9%) devant la candidate RN, Marie-Christine Bourgeois (24%).
À l’issue du premier tour, la ministre déléguée a d’ailleurs reçu le soutien de Xavier Bertrand, candidat déclaré à la prochaine présidentielle. Sur Twitter, celui-ci a appelé les électeurs à n’avoir «aucune hésitation» et à faire «barrage au RN» pour le second tour prévu le 6 juin.
Une prise de position bientôt critiquée par Marine Le Pen, la présidente du RN y voyant la preuve que les dirigeants LR étaient devenus des «supplétifs d’Emmanuel Macron».
Début mai, une polémique semblable avait agité la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La majorité présidentielle avait en effet jeté l’éponge pour les régionales, au profit du Républicain Renaud Muselier, dont la liste comprenait plusieurs membres LREM. La droite avait annoncé à retirer l’investiture LR à Renaud Muselier, avant de se raviser.
À en croire un récent sondage Elabe pour BFM TV, Renaud Muselier serait désormais devancé de 10 points par le candidat RN Thierry Mariani au premier tour des régionales.
Un scrutin régional auquel participera également Xavier Bertrand, dans les Hauts-de-France. L’ancien ministre du Travail a d’ailleurs conditionné sa participation à la présidentielle à une victoire à ces régionales. Il fait pour l’heure la course en tête, avec 35% d’intentions de vote, contre 32% attribués au RN de Sébastien Chenu, selon un autre sondage Ifop-Fiducial.