Le Premier ministre israélien cherchait dimanche un moyen de dissuader ses adversaires de conclure un accord pour l'évincer du pouvoir, une alliance présentée comme imminente par la presse israélienne.
Le centriste Yaïr Lapid a jusqu'à mercredi pour tenter de constituer un gouvernement de coalition et selon les médias, il serait proche d'un accord avec la gauche et l'extrême-droite, en particulier avec Yamina, le parti de Naftali Bennett.
Faute de majorité claire à l'issue des élections du 23 mars, une telle coalition serait particulièrement fragile et aurait besoin pour pouvoir gouverner du soutien des élus arabes israéliens, qui sont aux antipodes politiques du parti de Naftali Bennett.
Pour faire capoter cette initiative, le Premier ministre a proposé dimanche la mise en place d'un gouvernement de droite avec une triple rotation du poste de Premier ministre pendant la durée du mandat.
Selon ce projet d'accord de coalition, le chef du parti Nouvel Horizon et transfuge du Likoud, Gideon Saar, prendrait la tête du gouvernement pendant 15 mois, avant de laisser la place à Benyamin Netanyahou pour deux ans, qui lui-même passerait la main à Naftali Bennett «jusqu'à la fin du mandat».
La proposition du vétéran de la politique israélienne, âgé de 71 ans et au pouvoir depuis 12 ans, a aussitôt été rejetée par Gideon Saar.
Vers un nouveau chef du gouvernement?
Les adversaires de Benyamin Netanyahou, y compris dans son propre camp, estiment que le procès pour corruption présumée du Premier ministre imposent un changement de Premier ministre.
En cas d'échec de Yaïr Lapid à former un gouvernement, le Président Reuven Rivlin devrait probablement se résoudre à convoquer de nouvelles élections législatives -les cinquièmes depuis avril 2019-, une issue que Naftali Bennett dit vouloir éviter.
«Danger pour la sécurité»
Dans la soirée de dimanche, Naftali Bennett a annoncé qu’il allait rejoindre le camp de Yaïr Lapid.
«Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l'État d'Israël. Il s'agit de l'arnaque du siècle», a estimé Benyamin Netanyahou.