Il devrait bien y avoir une alternance politique à la présidence iranienne.
Incontestablement, c’est Ebrahim Raïssi, candidat le plus conservateur, qui semble le plus proche de la victoire, selon Azadeh Kian, professeure de sociologie à l’université de Paris. La décision du Conseil a en effet écarté d’autres potentiels vainqueurs, tel l’ancien président du Parlement Ali Larijani, ainsi que celle l’actuel vice-Président Eshaq Jahangiri, deux hommes au profil plus modéré.
Quel rôle le Guide suprême Ali Khamenei a-t-il joué dans cette décision du Conseil des gardiens de la Constitution ? Ce contrôle de la future élection présidentielle ne va-t-il pas détériorer la crédibilité de la République islamique, notamment en Iran? Ce bouleversement perturbera-t-il la politique étrangère iranienne, à l’heure où Téhéran négocie avec Washington sur l’accord nucléaire?
Azadeh Kian, franco-iranienne, professeure de sociologie et directrice du département de Sciences sociales à l’université de Paris, auteure de «Femmes et pouvoir en Islam» (Éd. Michalon, 2019), décrypte la décision du Conseil des gardiens de la Constitution dans ce nouvel entretien de Lignes Rouges.