Élection présidentielle en Iran: le Conseil des gardiens a-t-il placé un conservateur pour préparer l’après-Khamenei?

Ebrahim Raïssi a toutes les chances de remporter le scrutin présidentiel. Azadeh Kian, sociologue franco-iranienne, considère que la décision du Conseil des gardiens de la Constitution, validée par le Guide suprême ce 27 mai, de rejeter de la course de grands favoris plus modérés permet de laisser le champ libre au plus conservateur des candidats.
Sputnik

Il devrait bien y avoir une alternance politique à la présidence iranienne.

En effet, après deux mandats du modéré Hassan Rohani, c’est très probablement un conservateur qui sera élu le 18 juin prochain. Car sur les 592 candidatures proposées, seulement sept ont été validées par le Conseil des gardiens de la Constitution. Et sur ces sept prétendants, cinq font partie du camp des conservateurs.

Incontestablement, c’est Ebrahim Raïssi, candidat le plus conservateur, qui semble le plus proche de la victoire, selon Azadeh Kian, professeure de sociologie à l’université de Paris. La décision du Conseil a en effet écarté d’autres potentiels vainqueurs, tel l’ancien président du Parlement Ali Larijani, ainsi que celle l’actuel vice-Président Eshaq Jahangiri, deux hommes au profil plus modéré.

Quel rôle le Guide suprême Ali Khamenei a-t-il joué dans cette décision du Conseil des gardiens de la Constitution ? Ce contrôle de la future élection présidentielle ne va-t-il pas détériorer la crédibilité de la République islamique, notamment en Iran? Ce bouleversement perturbera-t-il la politique étrangère iranienne, à l’heure où Téhéran négocie avec Washington sur l’accord nucléaire?

Azadeh Kian, franco-iranienne, professeure de sociologie et directrice du département de Sciences sociales à l’université de Paris, auteure de «Femmes et pouvoir en Islam» (Éd. Michalon, 2019), décrypte la décision du Conseil des gardiens de la Constitution dans ce nouvel entretien de Lignes Rouges.

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