«C’est difficile de faire pire»: Jordan Bardella s’attaque au bilan de Valérie Pécresse en Île-de-France

«Dans l’intégralité des territoires de la région, les habitants sont encerclés par la violence». La tête de liste du RN en Île-de-France, Jordan Bardella, a présenté dans Valeurs actuelles ses propositions axées sur la sécurité et critiqué le bilan de la présidente sortante, toujours donnée favorite dans les sondages.
Sputnik

«La sécurité sera l’une de nos priorités budgétaires si nous sommes élus», affirme d’entrée de jeu dans Valeurs actuelles Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national (RN) et porteur de la liste du parti en Île-de-France. Le 20 juin prochain, il y affrontera principalement la présidente de région sortante, Valérie Pécresse, dont il critique le bilan sécuritaire.

«Il n’y a plus aujourd’hui un seul endroit de la région dans lequel les Franciliens vivent en sécurité», déplore l’eurodéputé.

Bien que la sécurité ne soit pas un domaine propre aux régions, le candidat assure pouvoir agir au niveau des lycées et des transports. «Dans l’intégralité des territoires de la région, les habitants sont encerclés par la violence», insiste-t-il.

L’une des mesures qu’il propose est la mise en place de deux agents armés dans chaque gare, avec des investissements dans la vidéo-protection et les équipements mis à disposition des forces de l’ordre. Il plaide toutefois que «le problème se réglera de manière plus importante» au cas où Marine Le Pen est élue Présidente.

Quelle ambition?

Jordan Bardella a surtout tenu à démontrer la «confusion des genres» de sa principale adversaire politique. Bien qu’il reconnaisse en Valérie Pécresse des «qualités indéniables», il affirme qu’il est «difficile de faire pire» en termes de gestion. Il lui reproche de se servir des régionales comme d’un tremplin pour la présidentielle, à l’instar de Xavier Bertrand. Il rappelle ensuite que sa liste comporte des membres de la majorité.

«Voter Pécresse, c’est voter Macron», affirme-t-il, justifiant que cette dernière pourrait se présenter à la présidentielle avant d’appeler ses électeurs à voter pour le Président sortant au second tour. Il avance également qu’elle «rêve probablement d’être ministre» sous son prochain quinquennat.

Tous contre Pécresse

Les déclarations à l’encontre de la présidente sortante se sont naturellement multipliées ces derniers jours, à moins d’un mois du scrutin. Le candidat écologiste Julien Bayou qualifie Mme Pécresse de «mauvaise gestionnaire» sur le plan budgétaire et financier, et met en exergue les problèmes de pollution et de la circulation autour de la capitale. Mme Pécresse s’était attaqué indirectement à lui en déclarant dans Les Échos que la région «ne supporterait pas la décroissance».

«Pécresse n’a rien compris à l’écologie», fustige dans 20 Minutes la socialiste Audrey Pulvar, accusant l’élue de droite de favoriser le «tout voiture». Elle plaide de son côté pour la gratuité des transports en commun. Enfin, le candidat de La République en marche, Laurent Saint-Martin, fait les mêmes reproches que M.Bardella quant aux ambitions réelles de Valérie Pécresse, qu’il accuse dans Le Point de «manquer de respect aux électeurs». Il s’attaque lui aussi aux résultats des six dernières années. «[L’Île-de-France] c'est la région que de trop nombreux habitants disent rêver de quitter. Beau bilan».

Favorite dans les sondages

Force est de constater que Valérie Pécresse se situe pour l’instant loin devant tous ses opposants. Dans un sondage de l’Ifop pour le Journal du dimanche publié le 22 mai, sa liste représente 33% des intentions de vote. Jordan Bardella arriverait deuxième avec 16%, suivi de près par Laurent Saint-Martin et ses 15%. Les candidats de la gauche, Julien Bayou, Clémentine Autain (LFI, PCF) et Audrey Pulvar orbitent tous trois autour des 10%.

Par ailleurs, bien qu’il soit dénigré par ces candidats, le bilan de Valérie Pécresse est plutôt bien vu par les Franciliens. Début mai, dans un autre sondage Ipsos, 62% d’entre eux l’ont jugé «bon» ou «excellent». En cas de réélection, elle assure auprès des Échos vouloir se «concentrer sur la relance de l'économie et le retour à l'emploi».

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