Les travaux de construction du canal d’Istanbul, parallèle au détroit du Bosphore, débuteront fin juin, a déclaré ce samedi 29 mai à Istanbul le Président Recep Tayyip Erdogan.
«Nous poserons la première pierre du canal d'Istanbul fin juin. Bien sûr qu’il y en a qui sont inquiets face à ce mégaprojet. Mais cela ne nous arrêtera pas», a déclaré le chef d’État dont l’intervention a été diffusée en direct sur son compte Twitter.
Selon le Président, la réalisation du projet augmentera l’importance stratégique de la ville d’Istanbul.
«Vous verrez six ponts enjambant le canal. Deux villes seront érigées sur les rives de ce nouveau cours d’eau artificiel, elles embelliront Istanbul», a ajouté M.Erdogan.
Le ministre turc de l’Environnement et de l’urbanisme, Murat Kurum, avait précédemment déclaré qu’Ankara avait approuvé le plan des travaux.
Canal d’Istanbul
Le nouveau canal, long d’environ 45 kilomètres et large de 150 mètres, reliera les mers Noire et de Marmara en passant au nord-ouest du Bosphore. Sa profondeur sera de 25 mètres, ce qui devrait permettre le passage de grands navires.
M.Erdogan a pour la première fois évoqué la possibilité de sa construction en 2011, alors qu’il occupait le poste de Premier ministre. Il l’a qualifié depuis de «plus grand projet du siècle». Selon les médias turcs, son coût est évalué à 20 milliards de dollars.
La réalisation du projet a été officiellement lancée en 2013. Cette voie navigable est destinée à désengorger le Bosphore et à diminuer les risques de sécurité liés à la circulation de navires citernes via Istanbul.
Le détroit du Bosphore est actuellement l’unique voie naturelle d'accès à la mer Noire où la navigation est très intense. Le 28 mai, le trafic y a été bloqué après qu’un pétrolier s’est échoué en raison d’un problème technique au large d'Istanbul.
Un canal non régi par la Convention de Montreux
Selon M.Erdogan, le canal d’Istanbul ne sera pas soumis à la Convention de Montreux de 1936, régulant la navigation par les détroits du Bosphore et des Dardanelles et garantissant la libre navigation des navires civils dans les détroits turcs.
Cette perspective préoccupe la Russie puisque l’éventuelle suspension de la Convention de Montreux pourrait faciliter l’accès à la mer Noire de navires de guerre de pays non riverains, notamment ceux d’États membres de l’Otan. En avril, cette question avait été évoquée lors d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.