L’histoire d’amour entre Manuel Valls et la Catalogne semble être en train de tourner au vinaigre. Ce 24 mai, l’ancien Premier ministre a en effet déclaré vouloir abandonner son siège de conseiller municipal à Barcelone. Et la télévision catalane n’a pas été longue à réagir, pour caricaturer sa décision.
La chaîne TV3 a en effet diffusé un clip parodiant le responsable politique, sur une reprise de «Moi... Lolita», ancien tube de la chanteuse Alizée, transformé pour l’occasion en «Moi… Manuel Valls». Les images montrent un sosie de l’ancien maire d’Évry se déhancher dans les rues de Barcelone, s’embrouillant allégrement dans la géographie et les spécialités culinaires locales.
Les paroles de la chanson n’épargnent pas Manuel Valls, accusé d’être «le chouchou des riches» et d’avoir empêché l’élection d’un maire indépendantiste à Barcelone. Lors des municipales de 2019, l’ancien ministre français avait en effet conclu un accord avec l’édile sortante, Ada Colau, pourtant battue dans les urnes, pour ne pas voir l’indépendantiste Ernest Maragall s’emparer de la mairie.
Manuel Valls est qualifié de «chasseurs de gitans», sans doute en référence à sa politique de fermeté vis-à-vis des Roms en France. En septembre 2013, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, il avait notamment déclaré que ceux-ci avaient «vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie», ajoutant que peu d’entre eux voulaient s’intégrer.
Retour en France
Depuis plusieurs semaines, Manuel Valls s’est lancé dans une opération séduction pour amorcer son retour sur la scène politique française. Après avoir sorti un livre en mars, l’ancien Premier ministre a enchaîné les interviews, s’exprimant sur le référendum en Nouvelle-Calédonie dans Le Figaro, ou encore commentant le retour de Karim Benzema en équipe de France dans L’Express.
Manuel Valls n’est pas resté muet sur la crise au Proche-Orient, signant une tribune en soutien à Israël, en compagnie de Luc Ferry ou de Gilles-William Goldnadel. Une communication tous azimuts qui ne va cependant pas sans quelques ratés, l’ancien ministre s’emmêlant notamment les pinceaux à propos des frappes sur Gaza.
Pour l’heure, l’homme fort du quinquennat de François Hollande laisse planer le doute quant à ses intentions pour l’avenir. En 2017, il avait appelé à voter pour Emmanuel Macron et adhéré au groupe parlementaire LREM en tant que député apparenté. Une rumeur relayée par Challenges l’envoie désormais vers le parti macroniste Territoires de Progrès, cofondé par l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.