«En rire ou en pleurer»: la mairie de Lyon propose des ateliers de théâtre police-population

À Lyon, une proposition de mise en place d’ateliers de théâtre «mixtes» où habitants et police municipale se donnent la réplique a suscité une vive réaction des syndicats, lesquels ont adressé un courrier au maire.
Sputnik

Il l’avait annoncé le 21 mai dans Lyon Mag et il l’a fait. Ce jeudi, le maire de Lyon Grégory Doucet (Europe-Écologie-Les Verts) a soumis au vote de son conseil municipal une proposition qui en a frappé plus d’un par son originalité, à savoir la création d’ateliers de théâtre habitants-policiers. Sur les 200.000 euros de subventions prévues pour lutter contre l’insécurité, près de 9.000 devraient revenir au Lien Théâtre pour créer ce «rapprochement».

Une initiative qui n’a pas plu aux différents syndicats représentant la police municipale de la ville. Le 26 mai, ces derniers ont adressé une lettre à l’édile pour exprimer leur indignation. «Les collègues ne savent plus s’ils doivent rire ou pleurer et surtout, ils continuent de regarder les petites annonces des communes voisines», ont-ils écrit.

Ils reprochent également le «mauvais timing» de cette proposition, dans un contexte où les «agents de terrain sont surexposés comme jamais». Déplorant une «usure professionnelle prématurée», ils réclament des mesures qui touchent directement à la sécurité. «Vous avez le devoir en tant qu’employeur d’assurer la sécurité de vos agents», insistent-ils.

«Déconnecté»

Jeudi 27 mai, invité à se prononcer sur le sujet sur CNews, Étienne Blanc, conseiller municipal à Lyon et sénateur Les Républicains du Rhône a déclaré que Grégory Doucet était «complètement déconnecté des réalités» et «sur une autre planète». Il l’a ensuite mis en cause pour la diminution du nombre de policiers municipaux, lesquels vont chercher du travail ailleurs. 

Parmi les multiples raisons de cette tendance, il a souligné le sentiment des agents de ne pas se sentir protégés. Pour illustrer son propos, il a rappelé que le maire avait manifesté à proximité d’une pancarte affichant «police nationale = scandale».

Réduction des effectifs?

Le lendemain de cette intervention, l’adjoint au maire de Lyon chargé de la sécurité, Mohamed Chihi, a réfuté les affirmations de M. Blanc, indiquant, chiffres à l’appui, que la mairie avait recruté davantage de policiers municipaux depuis l’élection de M. Doucet que pendant les deux années précédentes (2018 et 2019). Il a également rappelé le souhait du maire de renforcer les effectifs de la police nationale, une demande sur laquelle Gérald Darmanin s’était engagé en octobre dernier.

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