Baby-boom post-confinement? Les régions où les naissances repartent à la hausse en France

Après avoir atteint des abysses dans le sillage de la pandémie, la natalité française repart à la hausse. De quoi donner du grain à moudre aux politiques qui s’inquiètent d’une crise démographique.
Sputnik

Après une reprise dans les pays scandinaves, c’est au tour de la France de connaître son baby-boom post-confinement, à en croire les derniers chiffres de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).

Frémissante en mars (+1% par rapport à mars 2020), la natalité française a décollé en avril, avec 2.010 nouveaux nés chaque jour, soit une hausse de 4% par rapport à avril 2020.

C’est en Corse que ce baby-boom crée la déflagration la plus importante, puisque les naissances y explosent de presque 19%. Le Centre-Val de Loire (12%), la Bretagne (presque 10%) et l'Occitanie (8,5 %) sont également plus prolifiques que l’an passé à la même époque. Le phénomène touche finalement toutes les régions, même si certaines sont moins impactées, comme l’Île-de-France (3,7%).

Si l’Insee ne lie pas directement cette reprise à la levée des restrictions sanitaires, l’institut souligne que la pandémie «a eu un fort impact à la baisse sur les naissances». Dans le sillage de l’épidémie, la natalité française avait en effet plongé, jusqu’à atteindre -13% en janvier 2021 par rapport à l’année précédente, du jamais vu depuis 1975.

«Ce contexte de crise sanitaire et de forte incertitude a pu décourager les couples de procréer, les inciter à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité. Des considérations relatives à la transmission possible du virus de la mère au nouveau-né ont pu également jouer», explique l’Insee dans son étude.

Bayrou veut plus d’immigration

Ces chiffres ne manqueront pas d’alimenter le débat sur la chute de la démographie française relancé ces dernières semaines. Mi-mai, le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, affirmait, dans une note transmise à l’AFP, qu’il manquait «40 à 50.000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations».

Pour tenter de combler ce manque, l’ancien ministre de l’Éducation nationale préconisait une politique plus nataliste, mais aussi un recours à l’immigration. Celle-ci pourrait notamment améliorer «le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux», soulignait François Bayrou dans cette note.

Le responsable a plus tard tempéré sa pensée devant la délégation à la prospective du Sénat, déclarant que l’apport migratoire «ne change pas les grands nombres». Il a fait référence à la crise migratoire en Allemagne de 2015, estimant que l’erreur ne devait pas être répétée en France.

«Je ne crois pas du tout à ce que les Allemands ont fait: accepter d’un coup un million de personnes parce que le patronat avait dit qu’il fallait un million de personnes. Si cela se produisait en France, étant donné la situation psychologique du pays et les tensions, je pense que ça ferait des dégâts considérables», expliquait-il à cette occasion.

Le 17 mai, un sondage Ifop avait révélé que 71% des Français n’estimaient pas souhaitable d’accueillir davantage d’immigrés sur le territoire national.

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