La Russie «n’est pas un pays normal»: le Président polonais dérape encore, le Kremlin lui répond

Après que le Président polonais Andrzej Duda a reproché à la Russie de ne pas être «un pays normal», mais d’être «un État agresseur», le porte-parole du Kremlin a dénoncé cette rhétorique en regrettant que la haine de son pays monte à la tête des hommes politiques polonais.
Sputnik

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répondu aux propos du Président polonais Andrzej Duda: lors d’un déplacement en Géorgie celui-ci avait accusé la Russie de ne pas être «un pays normal».

«Notre attitude envers une telle rhétorique est très mauvaise, nous ne l’aimons pas et nous ne l’acceptons pas», a-t-il déclaré aux journalistes ce jeudi 27 mai.

Il a souligné que «la Russie est un pays amical», fort, sûr de lui et absolument indépendant.

«Dotée de ses qualités la Russie cherche des relations amicales de coopération mutuellement avantageuses avec tous ses voisins, la Pologne comprise. Nous regrettons que la haine de notre pays monte à la tête de certains hommes politiques polonais, y compris le Président, les empêchant de faire montre de sagesse politique», a détaillé M.Peskov.

Mercredi 26 mai, le Président polonais s’était rendu à la frontière entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, où est déployée une mission d’observation de l’Union européenne.

«La Russie n'est pas un pays normal, ce n'est pas un pays qui se comporte normalement; c’est un État agresseur, on peut le voir dans des endroits comme celui-ci», avait-il déclaré.

Les déclarations antirusses de Varsovie

La Pologne ne manque pas l’occasion d’adresser des propos hostiles à la Russie.

Début mai, intervenant à l’occasion de la Journée de la Constitution, son Président l’avait qualifiée d’«ennemie de la liberté». Mardi 25 mai, il avait signé une nouvelle stratégie de sécurité nationale désignant la Russie comme une des menaces les plus graves. En avril, alors que Moscou avait déclaré personae non grata trois diplomates polonais en réponse à l’expulsion de trois diplomates russes, Varsovie avait qualifié cette mesure de témoignage de «politique agressive» et de «geste délibéré visant à aggraver les relations avec les voisins et l’ensemble de la communauté internationale».

La mission de surveillance de l’UE avait été mise en place en Géorgie en octobre 2008 à la suite d’un accord en six points mettant un terme au conflit d’Ossétie du Sud.

Le conflit d’août 2008

Le conflit avait éclaté dans la nuit du 7 au 8 août 2008 alors que l’armée géorgienne attaquait l’Ossétie du Sud en détruisant partiellement sa capitale, Tskhinval, mais aussi une caserne des forces russes de maintien de la paix. Moscou y avait envoyé ses troupes pour défendre les habitants locaux dont beaucoup avaient pris la citoyenneté russe. Au bout de cinq jours d’hostilités, l’armée géorgienne avait été expulsée de la région.

Fin août, la Russie avait reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud, mais aussi de l’Abkhazie.

Le Président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, avait déclaré en août dernier que son pays avait reconnu l’indépendance de ces deux États car il ne pouvait pas permettre que la Transcaucasie se transforme en une «poudrière».

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