#SaccageParis deviendrait-il #ReparerParis? Acheté aux enchères, un banc Davioud restitué à la mairie

Un collectif informel de Parisiens s’est décidé à opposer des «opérations positives» aux dégradations que subit la capitale. Ces amoureux de Paris ont acheté aux enchères un banc historique afin de l’offrir à la municipalité. Reportage.
Sputnik

Face à la dégradation de la capitale, dénoncée sur les réseaux sociaux par le hashtag #saccageparis, un collectif de Parisiens a décidé de transformer l’indignation en action positive. Un banc dit Davioud a été racheté aux enchères et remis ce 25 mai à Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo.

​Le collectif espère ainsi lancer un mouvement, «Réparer Paris», largement soutenu par la municipalité. Le mobilier urbain a été acheté une semaine plus tôt lors d’une vente aux enchères, grâce à 250 dons qui ont permis de récolter 5.000 euros. Le vendeur, touché par le mouvement, a cédé le banc pour la somme raisonnable de 2.000 euros, ce qui a permis d’affecter le reste de la somme récoltée lors de la cagnotte à trois associations qui œuvrent pour la sauvegarde du patrimoine parisien.

Présent lors de la remise symbolique du banc à la mairie de Paris, le commissaire-priseur de la vente est également un amoureux de la Ville lumière. Il espère que la municipalité reprendra «la balle au bond».

​Se rappelant les propos d’Anne Hidalgo sur Europe 1, qui a demandé «un sursaut du civisme» aux Parisiens, maître Christophe Lucien balaye les accusations de démarche «politicienne» d’un revers de la main.

«L’esthétique parisienne ne doit pas être livrée à des fabricants de ferraille ou de plastique. Installer des bancs comme ceux qu’on voit aujourd’hui dans Paris, c’est une incivilité aussi», juge le commissaire-priseur au micro de Sputnik.

L’un des leaders du collectif des défenseurs du patrimoine, Jacques, est enthousiasmé par le succès de l’«Opération banc Davioud». Il promet au micro de Sputnik de «continuer à dénoncer les actes dignes de figurer dans #saccageparis tout en menant des actions positives».

«Nous ne sommes pas un mouvement constitué. Mais il y a des idées qui vont émerger, les gens vont les valider d’une manière informelle. Et on va faire encore autre chose, c’est évident», assure Jacques.

​Le modeste héros du jour, le banc Davioud, du nom de l'architecte chargé du mobilier de la capitale au XIXe siècle, trônera devant le pavillon de l’Arsenal, dans le IVe arrondissement parisien.

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