C’est la stratégie de diabolisation des musulmans menée par les États-Unis qui fomente l’islamophobie en Europe, estime le Président turc.
«Suite aux attentats du 11 septembre, les autorités américaines ont entamé une stratégie de diabolisation des musulmans, ce qui a donné lieu à la propagation d’humeurs anti-islamiques au sein de beaucoup de communautés où le virus de haine envers les musulmans était déjà présent», lance-t-il lors d’une conférence à Ankara, justement dédiée à l’islamophobie.
Il a d’ailleurs estimé que ce phénomène se propageait dans le monde entier, notamment en Occident, telle une tumeur maligne.
Pour Recep Tayyip Erdogan, l’animosité envers cette religion a conduit à plusieurs tragédies, dont celle en Bosnie-et-Herzégovine.
Auparavant perçus comme marginaux, les courants radicaux influencent aujourd’hui l’ordre du jour politique, ce qui montre une fois de plus que l’Occident s’enlise dans cette tendance dangereuse, a-t-il ajouté.
«Ceux qui croient que le génocide du peuple juif à l’époque de la Seconde Guerre mondiale est une exception, resserrent aujourd’hui les rangs anti-islam. En effet, ils ne militent pas contre l’islam, mais contre leur propre avenir.»
La politique étrangère révisée après le 11 septembre
Dans la foulée des attentats qui ont endeuillé les États-Unis le 11 septembre 2001, Washington a publié une liste d’«États voyous», incluant notamment le Pakistan, l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan et la Libye. Les interventions en Afghanistan, pour renverser le régime des talibans*, puis en Irak, n’ont pas tardé.
*Organisation terroriste interdite en Russie